En Guinée, le ministre de la Justice a exigé des explications suite à l’interpellation de deux militants de la société civile. Dans un communiqué, Alphonse Charles Wright indique avoir « instruit au procureur général près la cour d’appel de Conakry de produire un rapport sur les motifs de ces interpellations ».
Le ministère guinéen de la Justice a exigé, ce 12 mars 2023, des explications sur l’interpellation de deux militants de la société civile. Abdoul Sako et Ismaël Diallo ont été interpellés la veille pour des raisons non-communiquées, puis relâchés. Tous deux font partie d’organisations réclamant un retour rapide des civils à la tête de ce pays dirigé par des militaires depuis septembre 2021.
Voie de presse
C’est par voie de presse que le ministre de la Justice et des droits de l’homme dit avoir appris l’interpellation d’Abdoul Sako et d’Ismaël Diallo. Alphonse Charles Wright laisse entendre que les gendarmes ont interpellé les deux hommes en dehors de toute procédure légale.
Face à cet état de fait, le ministre de la Justice a rendu public un communiqué dans lequel il instruit au Procureur général près la cour d’appel de Conakry de produire sans délais un rapport circonstancié sur les motifs de ces interpellations.
Fait rare en Guinée, le ministre de la Justice dit prendre ses distances avec cette méthode cavalière et affirme qu’il ne tolérera aucune démarche violant les droits des citoyens en conflit avec la loi.
Interrogatoire
Les deux activistes de la société civile ont été interpellés le 11 mars par des gendarmes et conduits à la Direction centrale des investigations judiciaires de la gendarmerie nationale où ils ont été soumis à un interrogatoire pendant plusieurs heures avant d’être remis à leur avocat, quitte à lui de les ramener ce lundi au même endroit.
Les observateurs estiment que ces interpellations risquent de remettre en cause une tentative de reprise du dialogue rompue entre l’opposition et la junte au pouvoir.
RFI