Conakry- le commandant du Bataillon Autonome des Troupes Aéroportées (BATA), colonel Mohamed Lamine Diarra et deux de ses gardes de corps condamnés la semaine dernière à six mois de prison par le TPI de Dixin ont bénéficié en appel ce lundi une liberté provisoire, a appris Afrinews.org.
l’audience qui s’est déroulée à la cour d’appel de Conakry a connu un grand retard. Les traveaux qui devaient débuté à 10heures n’ont commencé que vers 16heures. Malgré la demande formulée par les avocats de la partie civile pour un renvoi à la quinzaine du procès, le juge, Moussa Keita a accordé une liberté provisoire au commandant Mohamed Lamine Diarra du BATA et ses gardes de corps Fréderic Zézé Guilavogui et Moussa Keita.
Pour Me Gabriel Faya, avocat de la partie civile la loi n’a pas été respectée: ‘’nous avons assisté à une parodie de justice, à une violation flagrante de la loi. Les délais de comparution devant la cour sont de 5 jours. Or nous avons été cités dans un délai de 3 jours’’ dit-il.
Avant d’ajouter: ‘’Cette audience est uniquement organisée pour leur accorder la liberté provisoire (…) c’est comme s’il y a une main invisible qui commandite les choses derrière’’ accuse t-il.
Parlant au nom de ses collègues de la partie civile, Me Gabriel Faya est catégorique: ‘’Nous ne viendrons plus jamais à cette audience. La cour peut continuer à gérer sa parodie de justice comme elle veut’’ a-t-il précisé.
De son côté, Me Mory Doumbouya, avocat de la défense rappelle que ses clients ont fait preuve de bonne foi en se présentant devant la justice: ’’c’est le commandant du BATA qui a décidé de se constituer prisonnier pour que force reste à la loi, à la suite de l’incident survenu au tribunal de Dixinn. Si jamais il prenait la décision de rester dans son quartier général au Camp Alpha Yaya, aucune force ne pouvait aller le chercher. Mais il s’est dit qu’en tant qu’un des responsables de la sécurité du chef de l’Etat, mon devoir est de présenter un meilleur exemple. Il s’est présenté lui et ses gardes pour que force reste à l’autorité de la justice’’ a-t-il déclaré à la presse à la sortie de l’audience.
Pour rappel, le commandant Mohamed Lamine Diarra du BATA et ses gardes de corps Fréderic Zézé Guilavogui et Moussa Keita ont séquestré récemment un juge du tribunal de première instance de Dixinn dans son bureau pour avoir fait libérer un présumé auteur de viol.
Pour protester contre cet acte, les magistrats avaient menacé d’aller en grève. Et le lendemain, à la surprise totale, les mis-en-causes se sont présentés pour se constituer prisonniers. Un procès a eu lieu séance tenante, le verdict tombe, les accusés sont condamnés à six mois de prison dont trois mois ferme pour le commandant du BATA et trois mois en sursis pour ses gardes de corps.
Youssouf keïta pour Afrinews