Guinée: La psychose sécuritaire gagne du terrain chez les populations

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CONAKRY- La recrudescence du grand banditisme est toujours d’actualité dans la capitale guinéenne, où l’assassinat de deux hommes en uniforme en moins de 72 heures, a plongé les populations dans la psychose, a-t-on constaté sur place.

La première victime a été enregistrée dans la nuit de vendredi à samedi, dans le quartier de Kountia, où le braquage d’une officine a mal tourné. Les braqueurs ayant ouvert le feu sur deux bérets rouges, qui étaient à leurs trousses. L’un d’eux a aussitôt succombé à ses blessures.
Il s’agit du lieutenant Condé, qui appartenait au Bataillon autonome des troupes aéroportées (BATA). Corps d’élite de l’armée guinéenne.

La seconde victime a été enregistrée dans la nuit de dimanche à lundi dans le grand marché de Madina. Il s’agit d’un gendarme qui assurait la sécurité dans ce grand marché de la capitale.
Son assassinat a provoqué une peur panique chez la plupart des commerçants du principal pole économique du pays. Et ce lundi, les commerces ont tardé à ouvrir, vu que le corps du gendarme était encore sur les lieux du crime, en attendant le déploiement d’une équipe d’enquêteurs sur les lieux.

Là aussi, le crime est attribué à des assaillants qui tentaient de braquer des commerces, durant la nuit dernière, selon des sources concordantes.
Le sujet lié à l’insécurité alimente la chronique dans la cité. De quoi accentuer la pression sur le gouvernement, à qui revient le rôle central de sécuriser les populations et leurs biens.
C’est ainsi que le nouveau ministre de la Sécurité et de la protection civile Madifing Diané, s’exprimant ce lundi sur cette épineuse question d’insécurité a indiqué dans une intervention dans les médias d’Etat, que le taux de criminalité ne faiblit pas, et que “le contexte restait fragile à cause de la présence massive d’actes de braquage routiers, de viol et de vol”.

Pour Madifing Diané, “aucune sécurité ne pourra être assurée sans la collaboration franche des populations”.

Car les bandits seraient issus de “familles et de quartiers”. Ce qui revient à dire que ce sont des individus bien connus de la société. Le ministre de la Sécurité et de la protection civile a invité les populations à prendre leur “propre sécurité en charge”.

Il affirme que la police n’est qu’un outil sur lequel elles doivent s’appuyer, de façon très ordinaire, pour parvenir à endiguer le phénomène d’insécurité.

C’est dans cette optique que se situe l’initiative axée sur la police de proximité. Que le gouvernement guinéen voudrait expérimenter, grâce à une aide de l’Union européenne. Cette institution aurait en effet consenti dans ce sens une enveloppe de 10 millions d’euros, en faveur de ce programme, d’après nos informations.

En attendant que cette option puisse produire des résultats escomptés, la capitale guinéenne renoue avec la psychose sécuritaire.

Les forces de sécurité demeurent certes vigilantes, avec une présence des Brigades anti criminalité (BAC), mais les malfrats continuent d’écumer les quartiers.

Cette montée du grand banditisme est attribuée à la porosité des frontières qui facilite la circulation des armes légères.

Les autorités compétentes ont donc un grand défi à relever contre la montée en puissance des bandits, et la police de proximité demeure désormais l’option sur laquelle miseraient celles-ci. A condition que les populations jouent le jeu de la collaboration.

Xinhua




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