Conakry- Nombreux sont les jeunes enfants qui passent le plus clair de leur temps à faire le travail des adultes. Ils passent leur temps à vendre dans les différents carrefours, les marchés et sillonnent les longs des grandes artères de la capitale. Et d’autres sont exposés à la mendicité plus fréquente dans les lieux de cultes, a constaté sur place Afrinews.org
Dans la tradition africaine on considère que l’enfant qui travaille pour ses parents est béni. Néanmoins, il n’est pas rare de voir dans des nombreuses familles des enfants, mieux des adolescentes pour la plupart, qui effectuent des travaux ménagers à plein temps alors que ceux de leurs tuteurs n’ont pour seule occupation que d’aller à l’école. Cela est une violation déplorable et injuste de leurs droits tels que reconnus par la Convention relative aux droits de l’enfant.
Alseny a 8 ans, il vend des sachets d’eau au grand carrefour de Coza. Inconscient du danger qu’il coure, le petit garçon se faufile avec une magnanimité extraordinaire dans la circulation entre les véhicules. C’est aux heures de pointe, il n’a pas le temps de s’arrêter pour répondre à nos questions. Quand même il dit ‘’je vis avec mon beau-frère. Je n’ai pas eu la chance d’aller à l’école. Je vends de l’eau pour aider ma sœur’’, a-t-il lancé.
Au grand marché de Madina où même des adultes ont du mal à se promener on trouve des tout-petits avec des produits de vente, des biscuits, bonbons, sachets d’eau et tant d’autres gadgets. Comme c’est le cas de Mouctar, un jeune garçon d’une dizaine d’année qui vient à peine d’arriver à Conakry. Où il vit avec son oncle paternel. ‘’Mon oncle vend à Avaria ici. C’est lui qui m’a donné des biscuits à vendre. Il m’a dit que, ce que je gagne c’est pour moi. C’est avec ça j’achète des habits et des chaussures’’.
D’après lui, il n’aimerait pas du tout faire le commerce au détriment des études. Mais, son rêve s’est brusquement effrité à partir du moment que ses parents biologiques ont décidé de confier son éducation à son oncle qui par manque de moyens où par toutes autres ’intentions l’oblige d’abandonner l’école au profit du commerce.
Le constat est alarmant quand on sait que d’autres enfants aussi sont exposés à d’autres activités qu’un gosse n’aurait pas dû se livrer comme la soudure, la mécanique et d’autres à la mendicité dans les différents lieux de cultes.
La Guinée a ratifié en 2001 les deux Conventions internationales de l’Organisation Internationale du Travail règlementant le travail des enfants, à savoir les Conventions 138 et 182. La première porte sur l’âge minimum de l’accès au travail fixé à 14 ans et la seconde sur les pires formes du travail des enfants. Mais, la ratification de ces deux Conventions n’a pas encore été suivie de la production de texte d’application.
Malick Diallo pour Afrinews