Les guérisseurs traditionnels disent ne pas avoir bénéficié des fonds de l’OMS visant à les former à la lutte contre Ebola. L’affaire est devant la justice.
Des fonds destinés à contrer Ebola ont-ils été détournés par des membres de la Coordination nationale de la lutte contre l’épidémie ? C’est en tout cas le point de vue des guérisseurs traditionnels de Guinée, qui, par le biais de leur fédération, ont porté plainte en octobre 2015. Ils affirment que cette cellule, créée peu après le déclenchement de l’épidémie, début 2014, pour servir de point focal aux différents acteurs de la riposte, a reçu près de 60 000 euros de la part de l’OMS afin de leur dispenser une formation sur les dangers d’Ebola… dont ils n’ont jamais bénéficié.
Près de 60 000 euros « peut-être » détournés…
À l’issue de l’enquête, un employé du ministère de la Santé et un membre de la Coordination sont clairement incriminés. D’autres, comme le docteur Sakoba Keïta, qui dirige cette cellule depuis près de deux ans, sont entendus comme simples témoins. Lors du procès qui vient de s’ouvrir à Conakry, le procureur de la République a requis dix-huit mois de prison ferme contre le premier accusé et cinq ans contre le second. Le jugement est attendu courant juillet.
Près de 60 000 euros « peut-être » détournés… Si la somme en jeu peut paraître relativement faible au regard des millions d’euros de dons et d’aides reçus par la Guinée pour lutter contre Ebola, elle est néanmoins symboliquement très importante pour les nombreuses ONG qui réclament depuis plusieurs mois qu’un audit global et indépendant soit réalisé en Guinée sur la gestion de l’aide financière lors de l’épisode épidémique.
Par jeuneafrique