Le président guinéen, Alpha Condé, a effectué, hier vendredi, sa deuxième sortie officielle depuis le scrutin controversé du 18 octobre, où il était candidat à un troisième mandat en même temps que 11 autres candidats. Scrutin qu’il a remporté selon les chiffres de la Commission électorale. Alpha Condé s’est rendu dans deux camps des forces de sécurité pour répondre à ses détracteurs, sur le scrutin présidentiel et sur la gestion de l’ordre public.
Le président guinéen, Alpha Condé a effectué une visite au camp militaire Alpha Yaya Diallo dans la banlieue de Conakry, ainsi qu’au camp de la CMIS (Compagnie mobile d’intervention et de sécurité), une unité de la police nationale et au siège du Haut commandement de la gendarmerie nationale.
Deux thèmes majeurs dans son discours aux forces de sécurité : la nécessité d’un maintient de l’ordre « civilisé » et le respect de la souveraineté guinéenne par ses partenaires étrangers. Pour mémoire, la France, l’Union Européenne et les États Unis se sont montré critiques des derniers scrutins tenus en Guinée qu’ils n’ont, ni financé, ni observé.
« Notre esprit d’indépendance et de souveraineté ne plaît pas beaucoup à l’extérieur. Nous tenons à notre souveraineté, nous tenons à notre indépendance. Nous n’acceptons pas de recevoir des ordres des autres pays. Jamais, nous ne demanderons l’avis d’un pays poru ce que nosu devons faire ! Le seul avis qui compte pour moi, c’est l’avis du peuple de Guinée. Ce doit être très clair.
Nous allons faire les élections, sans qu’un franc ne vienne de l’extérieur, parce que nous voulons plus du tout que les gens se mêlent de nos affaires. Donc, ne soyez pas surpris du comportement de certains États. Mais cela n’a pas d’importance, nous savons très bien que la Guinée est victime de sa volonté de défendre sa souveraineté.
Et cela n’a pas commencé par moi, puisque la Guinée a été le seul pays à voter pour le “non” en 58, ce qui ne plaît pas à tout le monde. Mais vous pouvez être certains que la Guinée ira de plus en plus en avant.
Quand vous sortez pour les manifestations, vous ne devez jamais avoir d’armes. Vos armes doivent être non-létales, c’est-à-dire, les grenades lacrymogènes. J’ai beaucoup insisté sur cela. Nous sommes un pays démocratique. Les manifestations sont autorisées. En aucun cas, vous ne devez être armés.
Donc je vous encourage et vous félicite dans votre travail. Le gouvernement est derrière vous. Mais seulement, nous vous demandons de faire toujours une action civilisée à l’égard des manifestants ».
RFI