Près de deux mille personnes ont participé dimanche à Conakry aux funérailles d’un partisan de l’opposition tué cette semaine dans la capitale lors de manifestations contre l’insécurité et le calendrier électoral, a constaté un journaliste de l’AFP.
Des responsables de l’opposition dont les anciens Premiers ministres Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré, ont accompagné le cortège funèbre, d’un hôpital dans le centre de la capitale au cimetière de Bambéto (banlieue), sur une distance de 15 km.
Un dispositif de sécurité discret était visible à certains endroits du parcours où des membres des forces de l’ordre ont été déployés mais sont restés dans leurs véhicules.
Un incident a été évité quand des jeunes ont voulu s’en prendre à ces forces de l’ordre avant d’en être dissuadés par leurs responsables.
L’opposition avait appelé samedi la population à “se mobiliser” en masse pour “rendre un dernier hommage à Thierno Souleymane Bah”, né en 1985 et “tué” le 13 avril dans la banlieue de Conakry lors d’une manifestation de l’opposition contre l’insécurité, après l’agression de son porte-parole le 4 avril.
Les manifestations des 13 et 14 avril, contre l’insécurité et le calendrier électoral, ont fait “trois morts et une cinquantaine de blessés dont au moins douze par balle et près de cent interpellations”, selon l’opposition.
Le gouvernement a fourni un bilan de deux morts et d’une dizaine de blessés.
L’opposition a prévu une nouvelle manifestation lundi à Conakry pour exiger l’inversion du calendrier fixé par la Commission électorale qui prévoit l’élection présidentielle en octobre 2015, avant les locales en mars 2016.
Le principal opposant, Cellou Dalein Diallo, a appelé samedi à une “grande mobilisation” lundi “pour le départ du président Alpha Condé” élu en 2010 pour un mandat de cinq ans.
“Comme M. Alpha Condé ne veut pas du dialogue, levons-nous. Au moment où la communauté internationale se démène pour trouver les voies et moyens de rassembler les Guinéens (. . . ), de Washington, il dit qu’on n’a pas besoin de dialogue et que les élections communales n’auront pas lieu avant la présidentielle”, a-t-il déclaré, lors d’une réunion de son parti.
En visite cette semaine à Washington, le chef de l’Etat guinéen, dans une interview à la radio Voice of America (VOA), a jugé “techniquement impossible d’organiser ces élections communales avant 2016”, soit avant la présidentielle, fixée à octobre 2015, comme l’exige l’opposition.
Il a balayé les soupçons de l’opposition que les exécutifs communaux provisoires désignés par le pouvoir, faute de scrutin à cet échelon depuis 2005, ne favorisent des fraudes massives en sa faveur.
AFP