France: Un an après son arrivée au pouvoir, les coups durs se succèdent pour Hollande

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Près d’un an après son arrivée au pouvoir, les difficultés, revers et coups durs se succèdent pour François Hollande, avec d’abord une économie toujours en panne, un chômage inexorablement à la hausse et la crise politique ouverte par l’affaire Cahuzac qui met à mal la “République exemplaire” promise pendant sa campagne.

– Croissance: à la traîne

François Hollande a confirmé lors de son interview télévisée du 28 mars que la croissance ne serait pas de 0,8% en 2013 comme envisagé. Il n’a pas donné de nouveau chiffre. Bruxelles table pour sa part sur une croissance de 0,1% seulement pour cette année.

Le chef de l’Etat dit que la croissance reviendra fin 2013.

– Déficit et dette publics: persistants

L’Insee a annoncé le 29 mars que le déficit public (Etat, Sécurité sociale et collectivités territoriales) avait été ramené de 5,3% en 2011 à 4,8% du PIB en 2012, alors que le gouvernement escomptait 4,5%.

La dette publique a battu quant à elle un nouveau record, à 1.833,8 milliards d’euros, soit 90,2% du PIB contre 89,9% prévus.

Le gouvernement a déjà renoncé à réduire le déficit à 3% du PIB dès cette année et espère atteindre ce chiffre en 2014, alors que la Commission européenne réclame qu’il s’établisse l’année prochaine “nettement en dessous”.

– Chômage: la hausse ininterrompue

La France a enregistré en février le 22e mois consécutif de hausse, avec 3.187.700 inscrits sans activité en métropole, frisant le record de janvier 1997 (3,195 millions).

François Hollande maintient son “objectif” d'”inverser la courbe du chômage à la fin de l’année” mais il se veut prudent: “est-ce que c’est un voeu’ Non! Ce n’est pas non plus un pronostic. C’est un engagement et une bataille”.

– Cote de confiance: à la baisse

A l’exception de l’effet consécutif à l’intervention des troupes françaises au Mali, le 11 janvier, la cote de confiance de François Hollande recule constamment. Selon deux sondages publiés jeudi (TNS Sofres pour le Figaro Magazine et CSA Les Echos), cette cote est passée pour la première fois en mars sous la barre des 30%.

Selon TNS Sofres, la cote de confiance s’est établie à 27%, soit le plus bas taux enregistré par un président au 11e mois de son mandat. Pour CSA, seuls 29% font confiance au chef de l’Etat et 67% refusent de lui accorder une telle confiance.

– Affaire Cahuzac: l’image de la “République exemplaire” mise à mal

Un ancien ministre du Budget reconnaissant avoir un compte non déclaré à l’étranger et dont les fonctions consistaient notamment à lutter contre la fraude et l’exode fiscaux. Sans aucun doute la première crise politique majeure du quinquennat de François Hollande, qui a sérieusement écorné l’image de la “République exemplaire” qu’il prônait pendant sa campagne électorale.

François Hollande a promis des mesures, excluant toutefois un remaniement du gouvernement, fragilisé, tout comme son Premier ministre, Jean-Marc Ayrault.

Mais l’affaire est encore toute récente et peut connaître de nombreux développements.

– Projets de lois: résistances, revers, lenteurs

Le projet de loi sur le droit au mariage et à l’adoption pour les couples homosexuels, une réforme sociétale que François Hollande veut emblématique, est maintenant au Sénat, après avoir été adopté à l’Assemblée nationale. Mais il se heurte toujours à une active résistance législative de l’opposition, tandis que des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue pour dénoncer le texte. Après des semaines d’âpres controverses, le gouvernement attend l’avis du Conseil national d’éthique au sujet de la Procréation Médicalement Assistée (PMA). Celle-ci serait plutôt abordée dans le projet de loi sur la famille.

Le gouvernement a été contraint de saucissonner en trois et de repousser le calendrier du projet de loi sur la décentralisation, qui a suscité l’opposition unanime des sénateurs PS.

Le Front de gauche, mais pas seulement lui, est vent debout contre le projet de loi sur le marché de l’emploi, issu de l’accord du 11 janvier entre le patronat et trois syndicats, dont la CFDT, et qui est soumis à l’Assemblée nationale. Il a déposé des milliers d’amendements, alors que le gouvernement est soucieux de préserver l'”équilibre” du texte.

AFP




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