Les alertes au virus Ebola se multiplie chez les pays voisins de la Guinée. Jeudi soir, le gouvernement de Bamako a annoncé que des malades atteints de fièvre hémorragique virale ont été détectés sur le territoire malien et placés à l’isolement.
«Sur les trois cas suspects, des prélèvements biologiques ont été effectués. Les échantillons prélevés ont été envoyés pour analyse au laboratoire de référence du CDC d’Atlanta, aux Etats-Unis. En attendant les résultats de ces analyses, les sujets ont été placés dans une unité d’isolement où ils reçoivent des soins appropriés. A l’heure actuelle, leur état de santé s’améliore», ajoute le communiqué gouvernemental, confirmant une information du ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Ousmane Koné. «Des échantillons ont été prélevés et envoyés à l’extérieur pour analyse. Nous attendons les résultats que nous publierons immédiatement», asure le ministre Koné. Mais aucune information n’a été fournie sur l’origine de ces cas suspects.
«Le concept de cas suspect ne veut pas forcément dire maladie de fièvre hémorragique à virus d’Ebola», précise le gouvernement malien. «Un site d’isolement pour la prise en charge (des cas suspects et confirmés, s’il y a lieu) a été installé dans la périphérie de la ville de Bamako et d’autres sont en cours d’installation dans d’autres localités», précise-t-il, ajoutant que «les dispositifs de surveillance épidémiologiques restent renforcés sur le terrain. Les équipes socio-sanitaires déployées sont dotées d’équipements de protection individuelle et de médicaments pour la prise en charge de cas suspects». Le gouvernement de Bamako exhorte par ailleurs à «éviter les déplacements non nécessaires vers les zones d’épidémie», et à un respect strict des mesures d’hygiènes et de protection individuelles «indispensables à la prévention de la maladie».
Le Mali est limitrophe de la Guinée, en proie à une épidémie de fièvre hémorragique virale qui y a tué 84 personnes sur 134 cas enregistrés depuis janvier, essentiellement dans des districts du Sud, selon le dernier bilan officiel du gouvernement guinéen. 35 de ces cas ont été confirmés comme étant dus à Ebola, virus contre lequel il n’existe ni vaccin, ni traitement, qui est hautement contagieux et souvent mortel.
Au Libéria, 14 cas, dont 7 décès. Plusieurs cas suspects, dont certains mortels, avaient déjà été signalés ces derniers jours au Liberia et en Sierra Leone, tous en lien avec une contamination ayant pour origine la Guinée voisine. Les tests au virus Ebola ont été positifs pour deux cas au Liberia, et négatifs pour les cas en Sierra Leone. Jeudi, le ministère libérien de la Santé a annoncé la découverte dans une zone forestière proche de Tapeta, dans la région de Nimba, d’un nouveau cas suspect. Il s’agit d’un chasseur qui était en forêt lorsqu’il s’est senti malade, et est décédé une demi-heure après son admission à l’hôpital. «Il n’avait jamais eu aucune interaction avec une personne soupçonnée d’être porteuse du virus», a assuré Bernice Dahn, chef du service médical du Liberia et responsable au ministère de la Santé, ajoutant qu’il « n’est jamais allé en Guinée, c’est un cas isolé». Selon le dernier bilan officiel, jusqu’à jeudi, 14 cas de fièvre hémorragique, dont sept décès – y compris le chasseur – ont été signalés au Liberia. A l’exception de ce dernier, tous avaient eu des contacts directs ou indirects avec des patients contaminés ayant été en Guinée et s’étant ensuite rendus dans la région de Lofa.
Vigilance en Gambie, au Sénégal et au Maroc. Jeudi soir également, la Gambie a annoncé avoir placé en isolation deux personnes en provenance de Macenta (sud de la Guinée) en raisons de doutes sur leur santé. Leurs prélèvements analysés par un laboratoire de référence à Dakar n’ont pas indiqué de présence d’Ebola. A titre préventif, le Sénégal a fermé ses frontières terrestres avec la Guinée, tandis que l’Arabie Saoudite a décidé de suspendre l’octroi de visas pour le pèlerinage musulman à La Mecque aux fidèles en provenance de Guinée et du Liberia. Le Maroc a renforcé son dispositif de contrôle sanitaire aux frontières, en particulier à l’aéroport de Casablanca. La France a accru sa vigilance en précisant qu’il n’y avait cependant pas de «nécessité de restriction des voyages dans les pays où des cas suspects ont été signalés.»
Un vol de Guinée immobilisé deux heures à Roissy-CDG
Un avion Air France en provenance de Guinée a été contrôlé vendredi par le Samu à Roissy, pour lever les doutes sur la présence chez un passager du virus Ebola, mortel et extrêmement contagieux, a-t-on appris auprès de la compagnie, confirmant une information de M6.
C’est en constatant l’état des toilettes de l’avion que l’équipage a pensé qu’un passager était peut-être malade de cette fièvre hémorragique, dont une épidémie est en cours en Guinée. Les 187 passagers et les 11 membres de l’équipage du vol 727 d’Air France, qui ralliait Conakry à Paris avec une escale à Nouakchott, «ont été pris en charge à bord de l’avion par les services médicaux de l’aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle pour un contrôle», a précisé un porte-parole d’Air France.
«Un examen médical avec vérification de la température a été effectué par le Samu» sur les passagers et «il s’est révélé négatif», a-t-il ajouté. La quarantaine a duré environ deux heures, le vol étant arrivé à Paris Charles-de-Gaullle à 05H28, et les passagers ayant pu reprendre leur voyage vers 07H30.
Leparisien