Ebola: les Etats-Unis vont envoyer des moyens militaires en Afrique

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Deux jours après le déblocage par l’Union européenne de 140 millions d’euros, les Etats-Unis ont annoncé dimanche qu’ils mobiliseraient leurs moyens militaires en Afrique pour lutter contre Ebola, une épidémie dont Barack Obama a déploré qu’elle échappe pour l’instant aux autorités.

Le président américain a annoncé dans une interview diffusée dimanche que les Etats-Unis enverraient des moyens militaires, dont des unités de mise en quarantaine, pour aider les pays d’Afrique à lutter contre le virus.

Ces pays –principalement la Guinée, la Sierra Leone et le Liberia– “font des progrès significatifs” dans la lutte contre la maladie, a dit Barack Obama sur la chaîne NBC. “Mais ils n’avaient pas les infrastructures sanitaires adéquates. Et maintenant, ce problème, qui aurait pu être résolu, est hors de contrôle parce que les malades ne sont pas mis en quarantaine comme ils devraient l’être. Les gens ne sont pas formés comme ils devraient l’être. Il n’y a pas assez de personnels de santé publique”.

“Nous allons devoir envoyer des éléments militaires américains pour, par exemple, installer des unités de mise en quarantaine et des équipements, afin d’assurer la sécurité des équipes médicales qui arrivent du monde entier”, a annoncé Barack Obama.

“Mais même en faisant cela, plusieurs mois vont passer avant que le problème ne soit sous contrôle en Afrique (. . . ). Et si rien n’est fait maintenant et si (le virus) se répand en Afrique et dans d’autres régions du monde, le virus pourrait muter”, a-t-il prévenu.

“Il se transmettrait plus facilement et représenterait un réel danger aux Etats-Unis”, a-t-il averti, tout en assurant qu’à court terme, que les Américains n’avaient rien à craindre.

Ebola se transmet seulement par contact direct avec des fluides corporels de personnes infectées, ou des objets comme des aiguilles de seringues contaminées. Il provoque de la fièvre, des vomissements, des diarrhées et parfois des hémorragies internes, et la moitié des malades meurent.

Aucun vaccin n’existe, mais l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a décidé vendredi d’utiliser immédiatement des traitements expérimentaux. Et espère qu’un vaccin sera disponible en novembre, en priorité pour les personnels de santé.

Selon l’OMS, près de 4. 000 personnes ont été infectées depuis le début de l’année, et plus de 2. 000 ont succombé.

En Sierra Leone, où le bilan frôle les 500 morts, les autorités ont annoncé une mesure extrême, et très critiquée à la fois par les ONG et la population: le confinement à domicile de toute sa population du 19 au 21 septembre.

– Mobilisation internationale –

L’engagement américain marque une nouvelle étape dans la mobilisation internationale contre la pire épidémie d’Ebola de l’histoire.

La Commission européenne s’est engagée vendredi à débloquer 140 millions d’euros contre Ebola. L’enveloppe permettra de renforcer l’offre de services publics et de soutenir directement les systèmes de soins dans les pays les plus affectés.

L’argent européen sera aussi utilisé pour améliorer les systèmes d’eau et d’assainissement, et installer sur place des laboratoires mobiles pour mieux détecter le virus et former plus de personnels médicaux.

D’autres institutions ont annoncé cet été des financements d’urgence.

La Banque mondiale a promis 200 millions de dollars le 5 août, là encore dans une double optique de court terme et de long terme: soutien médical direct, mais aussi soutien économique, budgétaire et social.

Et l’OMS avait annoncé un plan de 100 millions de dollars le 31 juillet, qui devait se concrétiser par le déploiement sur le terrain de centaines de travailleurs humanitaires pour appuyer les quelques centaines déjà présents.

Côté américain, les Centres fédéraux de contrôle et de prévention des maladies (CDC) devaient envoyer 50 experts en août. Et l’agence américaine de développement (USAID) a débloqué le 9 août 12 millions de dollars, ce qui s’est déjà traduit par la livraison de tonnes d’équipements médicaux, comme des abris temporaires, des unités de purification d’eau et des gants ou combinaisons de protection.

AFP




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