Ebola: le Liberia noie le couvre-feu dans la boisson et la musique

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Aux premières heures du jour lundi, les bars de Monrovia retentissent encore du bruit des verres et des notes de musique: la capitale libérienne profite de sa liberté retrouvée, après plus de six mois de couvre-feu pour cause d’Ebola.

“Pourquoi est-ce que je regarde l’heure'”, s’exclame Samuel Crayton dans un bar du quartier de Paynesville où les consommateurs sont encore en tenue de plage. “A partir de cette nuit, nous n’avons plus besoin de nous précipiter chez nous. A boire, à boire!”.

Cecelia Yekerson, une tenancière de bar, se dit “très heureuse de ce jour”. “Je ne gagnais plus d’argent. D’habitude, c’est le dimanche que nous avons plus de clients mais ils rentraient tôt à cause du couvre-feu”, explique-t-elle à l’AFP.

“Libres, nous sommes libres. Plus de violation du couvre-feu!”, chantent des jeunes filles dans un autre bar quelques kilomètres plus loin, en attendant que le serveur apporte leur commande.

“Cela fait des mois que je ne suis pas sortie aussi tard. C’était comme être en prison tous les soirs”, confie Jacqueline Dahne, 21 ans.

“Je suis très heureuse de la levée du couvre-feu! Je ne sais pas comment exprimer ma joie”, dit-elle, dansant et criant pour couvrir le son des festivités.

Le pays, qui compte le plus grand nombre de morts recensés dans l’épidémie qui ravage l’Afrique de l’Ouest depuis plus d’un an – près de 4. 000 décès sur environ 9. 500 au total, un bilan qui reste sous-évalué, selon l’aveu même de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) – avait été placé sous couvre-feu nocturne le 6 août 2014 par la présidente Ellen Johnson Sirleaf

– Retour à la normale –

Mme Sirleaf a proclamé vendredi la levée du couvre-feu, dont la durée avait déjà été réduite en raison de la nette décrue de l’épidémie au Liberia, tout comme, dans une moindre mesure, en Guinée et en Sierra Leone voisines. La présidente avaient également annoncé la réouverture des frontières, qui était effective lundi.

L’arrêt de la circulation des biens a durement touché l’économie.

“Je vais en Guinée pour importer des marchandises: des vêtements, des couverts ne plastique, des pantoufles. Depuis la fermeture des frontières je reste assis à rien faire”, soupire Stephen Williams, un commerçant de Monrovia. “Je suis très content de la réouverture des frontières, cela me permettra d’envoyer mes enfants à l’école”.

La rentrée des classes a eu lieu le 16 février, avec près de cinq mois de retard en raison de l’épidémie, mais avec une très faible affluence la première semaine.

Pour les consommateurs frappés de plein fouet par la hausse des prix, la levée des restrictions de circulation n’a que trop duré.

“Cela fait du bien d’apprendre que les frontières vont rouvrir, mais la question est de savoir quand les prix redescendront à leur niveau d’avant l’épidémie”, dans ce pays parmi les plus pauvres de la planète chrnoqiement touché par la malnutrition, s’inquiète Patricia Paye, 36 ans.

Mme Sirleaf doit être reçue vendredi à la Maison Blanche par le président américain Barack Obama, qui a envoyé quelque 3. 000 militaires américains au secours du Liberia contre Ebola. La plupart ont déjà quitté le pays.

Elle doit ensuite coprésider le 3 mars une réunion internationale, organisée à Bruxelles par l’Union européenne (UE), pour faire le point sur la lutte contre le virus et les mesures de reconstruction des pays touchés, afin d’établir un plan commun.

AFP




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