Dialogue social en Guinée: Ces deux réalités qu’on ne devrait pas occulter (opinion)

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À travers un décret lu à la télévision nationale le mercredi, 27 janvier 2021, le président de la République, le professeur Alpha condé annonçait la création d’un cadre permanent du dialogue social et politique présidé par le premier ministre, chef du gouvernement.

D’après ce décret, le cadre a pour mission principale d’organiser le dialogue entre les acteurs institutionnels, politiques et sociaux du pays. Par surprise, comme il en a l’habitude, le patron du palais Sekhoutoureya en avait fait une longue periode de reflexion pour trouver un homme de confiance devoué mais impartial à ses yeux, pour méner à bien cette mission. C’est pourquoi, cinq mois après, Alpha condé a continué à cimenter cette initiative, en nommant au poste de sécrétaire permanent du cadre permanent du dialogue social et politique, le contesté Fodé Bangoura, ancien bras droit du défunt président Lansana Conté et actuel président du parti de ce dernier. Sans installation officielle, ce fameux secrétaire a entamé la concertation avec certains acteurs de la vie sociale, notamment, les transporteurs, pour un début.

Certes, il redonnera à la Guinée et aux Guinéens, leur image d’antan, où les uns des autres, vivront dans un environnement de confraternité, d’harmonie, de solidarité, de quiétude, de prospérité. Bref, où le vivre ensemble sera de qualité. Cette Guinée, qui a toujours bafouée ces valeurs, ces principes juridiques sacrément institués, devaient renaître avec cette initiative présidentielle.
C’est pourquoi, pour la réussite de cette volonté, certains éléments anciens qui nous hantent jusqu’à présent, doivent trouver leur place dans l’ordre du jour. Il s’agit, particulièrement, des victimes du Camp Boiro. Cinquante (50) ans aujourd’hui, les guinéens de tout bord, attendent que justice soit rendue. Les purges graves pérpétrées par le parti d’alors, le PDG-RDA et son meneur d’homme, le camarade Ahmed Sekou Touré, fait des milliers de guinéens en deuil. Les traitements inhumains, les violences, des tueries de 1959 en 1983, ne doivent pas être dans les oubliettes. Car, c’est près de 50 000 personnes qui sont mortes dans ce camp en décimant l’élite guinéen, estime Amnesty International. Aujourd’hui, ces victimes, et leurs enfants ont besoins de justice. Il est temps de faire la lumière. Cette situation impunie continue de créer des frustrations, chez ces victimes sans un espoir. 

Aussi, en 2019, le gouvernement guinéen a débuté une vaste opération de deguerpissement dans la capitale guinéenne, précisement dans la zone de Koloma, kipé 2 et Dimesse en vue de poursuivre le développement du centre directionnel de Koloma, qui doit permettre de décongestionner le quartier administratif et des affaires de Kaloum.

C’est le décret 211 signé en 1989, qui fait du Centre Directionnel de Koloma un domaine réservé de l’Etat. En 1998, il y a eu un premier déguerpissement. Mais suite à la flânerie de l’Etat à utiliser ces terres, de nombreux citoyens sont revenus s’y installer. 
L’Etat, dans sa mission, a une obligation de récuperer tous les biens l’appartenant. Pour le cas ci, le gouvernement guinéen ne doit pas mettre de côté, les lois républicaines. 
Selon nos textes de lois, un déguerpissement suppose l’accompagnement matériel, économique, politique des victimes. 
D’ailleurs, entre l’Etat et ces victimes, la responsabilité doit être partagée, en ce sens que le citoyen qui a acheté le terrain, l’a achété, certainement, dans les mains de certains administrateurs guinéen. Concernant cette pratique, de façon provisoire 570 familles sont concernées par ce déguerpissement. Et dans ces familles, le nombre de personnes recensées, est de 9134. La majorité de ces personnes vivent aujourd’Hui à la belle étoile, malgré les dénonciations du collectif des victimes dudit déguerpissement.

Je crois dans mon fort intérieur que ces deux situations, font parties des préoccupations de milliers de guinéens et qui, du jour au jour restent impunis et cela, en depravant toutes les lois de la république. Si nous voulons nous parler, s’asseoir autour d’une table, il faut retracer la vérité. Cela, c’est maintenant ou jamais.

Jacques kamano




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