Le siège du parti de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, situé dans un quartier cossu d’Abidjan, a été saccagé lundi par une vingtaine de jeunes, qui ont légèrement blessé trois personnes, a déclaré son porte-parole à l’AFP.
Des documents importants, notamment financiers, ont été dérobés, alors que les bureaux des cadres ont été “littéralement saccagés”, a indiqué Frank Anderson Kouassi, porte-parole du Front populaire ivoirien (FPI).
Mobilier sens dessus dessous, documents éparpillés, ordinateurs renversés, imprimantes détruites, vitres cassées. . . le siège du FPI a subi d’importants dégâts, a constaté un photographe de l’AFP.
Les faits, qui ont duré “une vingtaine de minutes”, ont débuté vers midi (heure locale et GMT) avec du “vacarme”, a raconté à l’AFP un employé. “Tous ceux qui sont tombés sur les agresseurs ont été tabassés. ”
Ce témoin, qui a réussi à se cacher, a confié avoir eu “vraiment très peur” durant la mise à sac.
Selon un cadre du parti, “certains disent avoir reconnu des militants des jeunesses FPI”. “C’est un truc interne, on ne se fait pas d’illusions, même si on n’écarte aucune hypothèse”, a-t-il lancé.
Plus de trois ans après la sanglante crise postélectorale qui a abouti à la chute de son mentor, le FPI est en proie à de vives divisions.
Le principal parti d’opposition se déchire sur sa participation à la nouvelle commission électorale indépendante (CEI), chargée d’organiser la cruciale présidentielle de 2015.
Une réunion samedi à huis clos a dû être suspendue après avoir failli “dégénérer en bagarre”, avait raconté Frank Anderson Kouassi.
Deux camps s’affrontent actuellement au sein du FPI.
Le premier fait de la libération de Laurent Gbagbo, détenu à La Haye dans l’attente d’un procès de la Cour pénale internationale (CPI), le coeur de la stratégie du parti.
Le second camp veut que le FPI s’investisse davantage dans le jeu politique et participe à la prochaine élection.
La présidentielle de 2015 est censée parachever la stabilisation du pays après une décennie de tourmente et plus de 3. 000 morts durant la crise de 2010-2011.
La présence du FPI, qui doit communiquer en décembre sa position, est essentielle à la réussite du scrutin, selon les partenaires du pays.
AFP