Alors que la CENI n’a toujours pas proclamé les résultats des élections communales et communautaires des violences éclatent un peu partout dans le pays. Après une journée sombre passée hier à Lambandji, Linsan et Kindia c’est au tour du tronçon Cimenterie-T8 d’emboiter le pas ce mardi.
Depuis dimanche nuit des internautes des partis politiques publient sur facebook des résultats non officiels par bureau de vote et par circonscription. Les deux partis politiques les plus récurrents dans cette pratique sont l’UFDG et le RPG. Lorsque par exemple une commune est annoncée être remportée par l’UFDG par un internaute du parti c’est le contraire qui se voit quelques minutes après de la part d’un autre internaute du RPG. Jusqu’hier de nombreux militants du chef de file de l’opposition étaient sûrs de la victoire de l’Union des forces démocratiques de Guinée à Boke. Mais finalement les résultats donnés par la commission de centralisation de cette circonscription classent le RPG en tête et l’UFDG en deuxième position.
Les jeunes qui ont envahi ce matin le tronçon
cimenterie-T8 se disaient au bout de toute patience pour connaître les résultats des élections de dimanche dernier. Selon eux, plus la proclamation retarde plus la CENI se donne la possibilité de modifier les scores en faveur du parti au pouvoir. ” Ce que nous demandons c’est la publication des résultats” a lancé un des manifestants au micro d’afrinews avant de prendre la fuite pour éviter de tomber dans les filets des agents de sécurité à la pourchasse. La plupart de ces jeunes sont militants de l’UFDG. Les slogans qu’ils laissaient entendre le temoignaient. ” L’UFDG ne va pas se laisser faire cette fois”, a prévenu un autre.
Ces violences sur le tronçon cimenterie-T8 prouvent que les résultats non officiels que des individus postent momentanément sur facebook paraissent crédibles aux yeux de nombreuses personnes. Le climat de tension qui se constate déjà à Conakry et à l’intérieur du pays est un signe annonciateur d’une période poste électorale très tendue. Chose qui est devenue une habitude dans le pays. La même situation avait prévalu dans le pays à l’issue des présidentielles de 2010 et de 2015 ainsi que des législatives de 2013.
Cette fois encore la Guinée fait face à un énorme risque d’impasse politique. Pour ce qui est du délai légal dont dispose la CENI pour publier les résultats, il arrive à échéance ce mardi.