Il est considéré comme l’un des principaux responsables des violences post-électorales qui ont émaillé la Côte d’Ivoire fin 2010 et fait des milliers de morts.
L’Ivoirien Charles Blé Goudé, accusé de crimes contre l’humanité et proche de l’ex-président Laurent Gbagbo, a clamé son innocence jeudi à sa première comparution devant la Cour pénale internationale. «Je sais que je repartirai chez moi !», a-t-il lancé à l’audience publique à la Haye, où siège la CPI : «Si je suis jugé pour ce que j’ai fait et non pour ce que je suis, que je sois déclaré innocent».
L’ex-chef des «Jeunes patriotes», mouvement pro-Gbagbo particulièrement violent, est considéré par ses détracteurs et par les ONG internationales comme l’un des principaux responsables des violences de la crise post-électorale de décembre 2010-avril 2011 qui a fait quelque 3 000 morts.
Le crâne rasé, portant un costume anthracite, une chemise blanche et une cravate bleu clair, Charles Blé Goudé affichait un large sourire à l’ouverture de l’audience. Il a longuement salué ses partisans assis dans la galerie du public, séparée de la salle d’audience par une vitre insonorisante, et, tout sourire, a brandi un poing serré en leur direction.
Soupçonné de crimes contre l’humanité, il était arrivé au centre de détention de la CPI dans la nuit de samedi à dimanche après l’acceptation de la Côte d’Ivoire de le livrer, une décision qui divise le pays.
L’opposition pro-Gbagbo accuse l’exécutif de signer la fin de la réconciliation et dénonce la «justice des vainqueurs» pratiquée selon eux par le gouvernement d’Alassane Ouattara, nommé président à la suite de la crise postélectorale.
Lu sur Libération.fr