Cette décision de Doumbouya qui fâche les fonctionnaires guinéens

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Les travailleurs guinéens demandent au président Mamadi Doumbouya de reporter le décret qui prolonge les horaires de travail pour les agents de l’Etat pour “permettre l’ouverture des consultations préalables avec les partenaires sociaux.”

La Confédération Nationale des Travailleurs de Guinée (CNTG), la plus grande centrale syndicale de Guinée et les centrales syndicales affiliées se sont réunies lundi 7 novembre à la Bourse du Travail à Conakry pour discuter du décret présidentiel qui prolonge les horaires de travail dans la fonction publique.

A l’issue de cette Assemblée générale extraordinaire, la centrale syndicale a rendu publique une déclaration par laquelle ses membres rejettent le décret présidentiel.

Qu’est-ce qui irrite les travailleurs guinéens ?

“Le décret porte un sérieux revers aux acquis obtenus de haute lutte par les travailleurs et travailleuses de la Guinée. Tout au long de l’évolution de notre pays, la journée de travail continue est une procédure de flexibilité qui tient aussi compte des conditions de mobilité des travailleurs”, a indiqué Kader Aziz Camara, le secrétaire général adjoint de la CNTG, qui a lu ladite déclaration au micro de Boubacar Diallo, correspondant de la BBC.

Selon M. Camara, “ces conditions requièrent, entre autres, la mise à disposition en quantité et en qualité suffisantes de moyens de déplacements pour permettre aux agents d’être ponctuels aux lieux de travail.”

“Ce qui est loin d’être le cas, surtout pour la ville de Conakry”, précise-t-il.

“Face à une telle situation, et en dépit de plusieurs rappels au respect des accords tripartites signés, le mouvement syndical guinéen condamne et rejette énergiquement toute pratique de viol des principes sacrés du dialogue social”, poursuit le syndicaliste.

En conséquence, dit-il, le mouvement syndical guinéen “invite le chef de l’Etat à reporter ledit décret afin de permettre l’ouverture des consultations préalables avec les partenaires sociaux.”

Qu’a décidé l’Etat au point de susciter une telle réaction ?

Au cours de la session ordinaire du Conseil des ministres tenu jeudi 3 novembre, le chef de l’Etat, le Colonel Mamady Doumbouya, président de la transition, a pris une décision.

“Quant au point relatif au respect des horaires de travail : le Chef de l’État a informé avoir modifié, par Décret n° 527 en date du 02 novembre 2022, les dispositions relatives aux horaires de travail qui existaient depuis 1992”, a annoncé le communiqué du Conseil des ministres.

“Désormais, du lundi au jeudi, le travail commence à 8 h et prend fin à 18 h avec 2 h de pause à partir de 12 h, et le vendredi de 8 h à 17 h avec une pause de 2 h à partir de 13 h”, précise le texte.

Cette décision prise par le président de la République est à la base de la levée de boucliers des travailleurs pour faire reporter ce décret.

En attendant, “le président de la transition a instruit le Premier Ministre et tous les Chefs des départements ministériels, chacun en ce qui le concerne, de l’application correcte et effective de ce décret.”

Selon Boubacar Diallo, le correspondant de la BBC à Conakry, “il n’y a pas eu de version officielle sur la cause pour l’instant” de cette décision prise par le Gouvernement.

Que pense l’opinion publique guinéenne ?

Dans un micro-trottoir effectué dans les rues de Conakry, maintes personnes, parmi d’autres, estiment que le chef de l’Etat a pris une bonne décisions.

“Moi je dirais qu’il faut qu’on s’adapte parce que le volume des occupations, des activités s’aggrandit et le traitement des dossiers, tout cela va avec le temps. Donc, si le Gouvernement a changé, a pensé à réaménager, à prolonger jusqu’à 18 h, il faut que les gens travaillent dans ce pays. Les gens ne travaillent pas.”

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“Là, il faut préparer le terrain pour les nouveaux dirigeants qui viendront. Il le faut parce qu’à la base, l’Etat veut que les fonctionnaires travaillent. Il ne faut pas empocher les salaires sans travailler. Il y a des gens qui rentrent à 14 h, à 13 h pendant le weekend. Le vendredi même, on voit des gens qui, après la prière, c’est fini. Donc, 18 h à la base, je pense que c’est une bonne chose. L’Etat doit veiller à ce que tout soit mis en place pour que les gens puissent travailler dans de bonnes conditions : la lumière, fludifier la circulation, surtout donner aussi à la police les moyens de réguler la circulation pour que les fonctionnaires aller au travail.”

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“Pour moi, je ne vais y aller par le dos de la cuillère. Je me dis que c’est une mesure populiste parce que si l’on veut que les gens travaillent, il faut les mettre dans des conditions adéquates. Il faut qu’il y ait vraiment des objectifs dans chaque département.”

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“C’est une bonne chose parce que les gens ne sont pas habitués du tout à travailler à temps plein mais de l’autre côté, il faut aussi voir l’impact sur le trafic routier (…) avec ces embouteillages interminables. Et pour quelqu’un qui habite en haute banlieue, traverser toute la ville pour remonter, il risque de rentrer tardivement, fatigué. Et dire qu’il devra reprendre la route le matin, c’est un peu compliqué.”

Bbc Afrique 




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