La justice burkinabè a émis un mandat d’arrêt international contre l’ancien président Blaise Compaoré, réfugié en Côte d’Ivoire depuis sa chute, en octobre 2014, dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de Thomas Sankara.
Même le principal intéressé ne sera probablement pas surpris. Régulièrement cité pour son rôle trouble dans l’assassinat de Thomas Sankara, le 15 octobre 1987, Blaise Compaoré est désormais officiellement visé par un mandat d’arrêt international émis par la justice de son pays. D’après l’AFP, qui cite une source proche du dossier judiciaire, le président déchu est inculpé « d’assassinat, d’attentat et de recel de cadavre ».
Selon une source judiciaire interrogée par Jeune Afrique, ce mandat d’arrêt a été émis il y a une dizaine de jours – donc après l’inculpation du général Gilbert Diendéré, l’ancien chef d’état-major particulier de Compaoré, dans ce dossier. Elle intervient alors que le régime de transition s’apprête à transmettre le pouvoir au nouveau président élu, Roch Marc Christian Kaboré, le 29 décembre prochain.
Quelle sera la réaction des autorités ivoiriennes ?
En exil en Côte d’Ivoire depuis sa chute, le 31 octobre 2014, l’ex-président burkinabè faisait jusqu’à présent mine, en privé, de ne pas se soucier d’éventuelles poursuites judiciaires dans le dossier Sankara. « Mais nous nous doutions bien que cela pouvait arriver à tout moment avant la fin de la transition », lâche, amer, un de ses proches.
Quelle sera la réaction des autorités ivoiriennes face aux exigences judiciaires de leurs voisins burkinabè ? L’émission de ce mandat d’arrêt international risque en effet de compliquer les relations entre Ouagadougou et Abidjan. Ami de longue date de Compaoré, le président ivoirien Alassane Ouattara a accueilli son « frère » Blaise après sa chute et semble peu disposé à le laisser tomber. Mais il est aussi en bons termes avec son nouvel homologue Roch Kaboré, qu’il connait depuis longtemps et avec lequel il devra composer durant les cinq années à venir.
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