Actions symboliques et caritatives pour les 95 ans de Mandela

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Choeurs d’enfants, ascension du Kilimandjaro, banderole au Tour de France: une multitude d’actions symboliques ou caritatives sont organisées jeudi pour le 95e anniversaire de l’ancien président sud-africain Nelson Mandela, qui n’en aura que des échos limités à l’hôpital de Pretoria où il est confiné dans un état critique depuis près d’un mois et demi.

Le 18 juillet a été déclaré “Mandela Day” en 2010 par l’ONU, qui appelle les citoyens du monde à faire une bonne action en son honneur et à consacrer symboliquement 67 minutes de leur temps en mémoire des 67 années de militantisme politique du prix Nobel de la paix sud-africain.

Des déclarations optimistes, émanant notamment de l’ex-président Thabo Mbeki, avaient laissé croire à sa prochaine sortie de l’hôpital. Mais la présidence sud-africaine a souligné mardi à l’AFP qu’il n’y avait “pas de changement” depuis son dernier bulletin prudemment encourageant.

Nelson Mandela, placé sous assistance respiratoire et que le monde entier a cru à l’agonie le mois dernier, se maintient ainsi “dans un état critique mais stable” depuis le 27 juin, continuant à communiquer du regard avec ses visiteurs, pour l’essentiel sa famille.

“Et il réagit bien au traitement”, a insisté mardi le porte-parole de la présidence Mac Maharaj.

Hospitalisé dans une clinique privée de la capitale sud-africaine, le héros de la lutte anti-apartheid souffre d’une infection pulmonaire à répétition, séquelle de ses 27 longues années de prison sous le régime raciste de la minorité nationaliste blanche qu’il a combattu puis mené à sa chute sans esprit de vengeance.

C’est cette oeuvre de réconciliation et de pardon par delà le traumatisme et les souffrances endurées notamment par la majorité noire, et empreinte d’un altruisme hors norme, que les Nations unies ont appelé à célébrer à l’occasion de son anniversaire.

Participation de célébrités mondiales

Né le 18 juillet 1918 dans un village de l’Afrique du Sud profonde du Cap oriental (sud), d’un père chef coutumier, trop tôt décédé, Nelson Mandela fêtera jeudi ses 95 ans, un âge que personne ne pensait qu’il atteindrait, vu la dégradation de son état de santé.

Jeudi, le moment le plus émouvant sera probablement, comme les années précédentes, le choeur de millions d’écoliers sud-africains chantant “Happy Birthday” à 8H00 tapantes (06H00 GMT). “Notre façon de lui dire +merci+”, selon la ministre de l’Education nationale Angie Motshekga.

Les initiatives de charité doivent aussi fleurir: coup de peinture offert aux murs d’une école voisine, dons de vêtements à des nécessiteux, nettoyage de tombes de vétérans de la lutte anti-apartheid, conférence-débat avec quête caritative.

Des célébrités mondiales ont promis de mettre la main à la pâte, comme le magnat britannique Richard Branson qui a promis de “donner lui aussi 67 minutes pour oeuvrer à rendre le monde meilleur, petit pas par petit pas”. Il offrira une séance de coaching professionnel à de jeunes entrepreneurs.

Une petite vingtaine de villes américaines ont prévu divers événements, un méga-concert de musique africaine est à l’affiche samedi à Melbourne (Australie) et un festival de musique programmé prochainement en Norvège sera aussi dédié à Mandela et à l’égalité à l’école.

Les autorités sud-africaines, le président Jacob Zuma en tête, pour qui le rappel des glorieux sacrifices faits durant l’apartheid tient souvent lieu de viatique politique aux yeux du monde et des électeurs, ont également prévu une pléiade d’événements officiels, inauguration de pont, d’écoles, etc.

Malgré l’hospitalisation de l’ancien chef d’Etat, l’Afrique du Sud a aussi insisté pour organiser le 18 juillet le 6e sommet Union européenne-Afrique du Sud, qui risque d’être réduit à la portion congrue.

M. Zuma, en campagne pour les élections générales 2014, doit en effet présider dans la foulée une cérémonie de remise de maisons subventionnées à leurs propriétaires près de Pretoria.

Les autorités ont aussi choisi les 95 ans du père de la démocratie sud-africaine pour lancer les premières cartes d’identité biométriques.

Les premiers exemplaires doivent être remis aux vétérans de la lutte anti-apartheid, tels l’archevêque Desmond Tutu ou Ahmed Kathrada, ami de Mandela et emprisonné 26 ans avec lui.

Une nouvelle occasion de célébrer la résistance à l’apartheid dont l’un des grands gestes a été de brûler les laissez-passer imposant de perpétuels et humiliants contrôles à la majorité noire, interdite de séjour dans les quartiers blancs en dehors des heures de travail.

AFP




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