Le secrétaire général des Nations unies, dans sa tournée africaine, arrive au Liberia pour prendre la mesure de l’épidémie qui le préoccupe « de plus en plus », relève Afrik.com. Il faut dire qu’Ebola « poursuit sa propagation », souligne le journal en ligne. Un an après le début de l’épidémie dans le sud de la Guinée, l’OMS dénombre 6 900 morts et 18 500 cas avérés, la quasi-totalité au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée. Mais pas seulement, complète Afrik.com. Ainsi au Mali, on a enregistré sept décès dus au virus Ebola. Et selon l’ONU, le pays « reste menacé » tant que l’épidémie n’est pas totalement sous contrôle dans la région, prévient le journal en ligne.
Nigeria : nouvelle razzia de Boko Haram
Décidément, le groupe Boko Haram continue de faire ce qu’il veut, quand il veut dans son fief du septentrion nigérian. Dimanche dernier, 32 personnes ont été tuées et au moins 185 femmes et enfants ont été enlevés par Boko Haram lors de l’attaque d’un village du nord-est du pays.
La nouvelle n’a été connue qu’hier car les responsables d’une milice locale qui l’a rapportée ont dû marcher jusqu’à la ville la plus proche pour en faire état. Les otages auraient été emmenés à bord de camions dans une forêt.
Et comme les raids meurtriers de Boko Haram débordent également dans le nord du Cameroun où l’armée affirme avoir tué, mercredi, 116 terroristes qui tentaient de prendre d’assaut une base armée, le site Guinée Conakry Info se penche sur les « fortunes diverses » de Boko Haram.
« Mettant à profit le vide sécuritaire résultant du sous-entrainement et du sous-équipement des soldats nigérians, les combattants d’Abubakar Shekau ont régné en maîtres à Gamsuri, dimanche dernier », souligne le site Internet guinéen. « Désertée par l’armée nigériane, la ville a subi une véritable razzia ». Pour Guinée Conakry Info, cette attaque « fait naturellement penser aux 200 lycéennes que la secte a enlevées le 14 avril dernier à Chibok, et dont n’est toujours sans nouvelle ».
Mais fortune diverse, car, au Cameroun, Boko Haram a eu affaire à qui parler. Là-encore, dans l’extrême-nord du pays, ils ont tenté un raid contre un convoi militaire. « Ce fut l’erreur de leur vie !, lance le journal en ligne.[…] Faisant face à une puissance de feu qui leur est supérieure, les assaillants islamistes […] ont été contraints de retourner à leurs criminels repères ». Guinée Conakry Info y voit donc une « démonstration par les armes que l’invincibilité de Boko haram a une grande part de mythe et de foutaise. Il est donc temps que ces hordes terroristes reçoivent la rançon de leur forfaiture ».
Reste à savoir qui pourrait bien leur infliger cette « rançon ». Pas l’armée nigériane, en tout cas, regrette en France, le quotidien Le Figaro. Car pour elle comme pour le gouvernement, ce qui s’est passé dimanche dernier au nord-Nigeria est une « nouvelle preuve » de l’incapacité des militaires nigérians à endiguer l’expansion de la secte. Une « faiblesse » de l’armée nigériane que Le Figaro explique par un « manque de volonté délibéré de l’état-major ». Car à l’approche des élections générales, des officiers entendraient ainsi « déstabiliser » le président Goodluck Jonathan, candidat à sa succession. Sans oublier la corruption, qui prive les soldats des équipements de bases, « parfois jusqu’aux balles », complète le journal français. « Dans ces troupes de misère, le moral est au plus bas et les rébellions courantes », constate Le Figaro, qui évoque la récente sentence d’une cour martiale nigériane ayant condamné à mort 54 soldats qui ont refusé de « participer » à une opération contre Boko Haram.
Nigeria : justice pour l’exemple
Décision de justice militaire à tout le moins expéditive, et sentence qui n’est pas sans rappeler le film de Stanley Kubrick, « Les sentiers de la gloire », et qui avait pour cadre la Première Guerre mondiale en France. Un siècle plus tard, l’armée nigériane en est encore là.
Ces soldats, qui avaient refusé de participer à une opération contre Boko Haram, se plaignait du manque d’équipement militaires pour assurer la mission « contrairement à la secte islamiste qui serait en possession de chars, de lance-roquettes et d’autres armements lourds », énonce Koaci.com. Le journal ivoirien en ligne rappelle qu’en septembre dernier, 12 soldats avaient été condamnés à mort pour mutinerie et tentative d’assassinat « envers leur commandant » à Maiduguri, capitale de l’Etat de Borno, au nord du Nigeria, fief de Boko Haram. La justice militaire est à la justice ce que la musique militaire est à la musique.
RFI