Malgré les efforts des ONGs, des institutions internationales et son interdiction par la loi guinéenne, la mutilation génitale féminine continue de plus belle en République de Guinée avec de lourdes conséquences pour les excisées.
Même si la pratique de l’excision est passible d’une peine de prison qui peut aller jusqu’à cinq années d’emprisonnement, de nos jours près de 97% des femmes sont excisées en Guinée selon les nations unies.
Interrogée par notre reporter à Sonfonia dans la commune de Ratoma, en banlieue de Conakry, Salimatou Diallo la trentaine, mariée et mère de deux enfants a fait savoir qu’elle se sent diminuer par l’excision.
“J’ai été excisée au village alors que j’avais 6 ans. À l’époque, j’avais beaucoup saigné. J’ai failli y laisser ma vie. On m’a donné en mariage en 2015. J’ai eu du mal à avoir un rapport intime avec mon époux dans le lit conjugal. À chaque fois que je le fais, je ressens une douleur atroce. C’est pourquoi, j’ai décidé que si Dieu me donne une fille, elle ne sera pas excisée”, nous a confié la jeune dame.
De son côté, Madame Camara Fanta Sylla qui réside dans le quartier Dabompa exhorte les autorités guinéennes à être plus ferme pour mettre fin à cette pratique qui ne fait que nuire la femme guinéenne.
“C’est une pratique qui doit être éradiquée dans notre pays. Avant, j’étais favorable à l’excision mais depuis que je suis mariée, j’ai compris ses méfaits néfastes. Quand j’ai des relations biologiques avec mon mari, je souffre beaucoup. En accouchant, j’ai souvent des complications. Un médecin m’a fait savoir que c’est dûe à l’excision. Il y a des textes qui l’interdisent en Guinée. C’est pourquoi j’exhorte les autorités à être plus fermes dans l’application de cette loi pour mettre fin à cette pratique. Personnellement, j’ai réussi à convaincre beaucoup de femmes notamment dans mon quartier afin d’arrêter d’exciser leurs filles”, a-t-elle indiqué.
Ibrahima Kanté pour afrinews.org