Conakry: un affrontement entre jeunes et forces de l’ordre fait un mort et plusieurs blessés après la marche pacifique de l’opposition 

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Le sang a encore coulé sur l’axe Hamdallaye-Bambeto, dans la commune de Ratoma, une zone réputée favorable à l’opposition. Alors que la marche pacifique des opposants au régime Alpha Condé s’est bien déroulée jusqu’à l’esplanade du stade du 28 septembre, sur le chemin du retour, un violent accrochage a éclaté entre jeunes et forces de l’ordre ce 16 août 2016.

Pour l’instant, le bilan est d’un mort, une dizaine de blessés et de nombreuses arrestations.  Selon les témoins, le défunt du  nom de Thierno Hamidou Diallo, âgé d’une vingtaine d’années a reçu une balle dans la poitrine alors qu’il était au balcon de sa maison. 

Les blessés ont été admis dans des cliniques privées par des proches. Trouvé dans son lit de malade, Hamidou Barry, connu pour son engagement au sein de l’union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) , est revenu sa mésaventure.

“Après avoir écouté nos leaders au terme de la marche pacifique, on rentrait tranquillement chez nous lorsque des agents des forces de l’ordre ont bloqué le passage avant de nous asperger de gaz lacrymogène. Ils étaient avec un groupe de civils à la solde du régime en place. Ce sont ces civiles qui indexent les opposants dans les quartiers comme chez nous ici à  Hamdallaye 2 (Gnàriwada). Il y a eu beaucoup de blessés, dont certains par arme à feu. Moi, c’est un projectile qui m’a atteint au niveau du pied. Je connais celui qui m’a blessé. Je ne pouvais pas imaginer qu’il était capable de me faire ça. Je sais là où il habite  et il connaît chez moi. Certains de mes amis le connaissent. Je ne pouvais plus courir. Des civils qui accompagnaient les policiers sont venus me rouer de coups. Ils ont voulu m’embarquer  dans un véhicule de la police mais un agent a ordonné qu’on me laisse en me qualifiant de mourant. On m’a insulté en me qualifiant d’apatrides. Certains menacent de finir avec moi s’ils me revoient dans la rue. Je profite de votre micro pour attirer l’attention de la communauté internationale sur ce qui se passe dans le pays, notamment dans la commune de Ratoma. Même si ça manifeste dans une autre commune, c’est ici qu’on vient tuer. Alpha Condé a été une déception pour nous. Je crains pour ma vie. Beaucoup de mes amis ont été arrêtés pour une destination inconnue”, a-t-il fait savoir. 

À la question de savoir s’il compte porter plainte, le jeune opposant estime que cela ne va pas prospérer. “Mon bourreau roule pour le pouvoir en place et il marche avec les agents qui nous agressent. Comment cette plainte pourra prospérer? Depuis que Zakariou,  la première victime du régime a été tué, aucun cas d’assassinat ou violation des droits de l’homme n’a été élucidé par notre justice. C’est triste parce que Monsieur Alpha Condé dénonçait la même chose lorsqu’il était dans l’opposition”, a-t-il indiqué.

Dans leurs discours à l’esplanade du stade du 28 septembre, Cellou Dalein Diallo, leader de l’UFDG, Faya Millimono du Bloc Libéral et Papa Koly Kourouma du parti GRUP ont dénoncé des dérives dictatoriales du régime Condé. 

Mamadou Aliou Barry 




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