Depuis 2011, des exactions se multiplient sur des citoyens dans la banlieue de Conakry notamment sur les partisans de l’union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) dirigée par l’ancien premier ministre Cellou Dalein Diallo. Assassinats par balles, arrestations et autres exactions sont récurrents avant, pendant et après les manifestations sur l’axe Hamdalaye-Bambeto-Cosa-Sonfonia-Kagbelen. Des opposants sont contraints d’aller en exil ou de changer de domicile.
Lors des manifestations, les jeunes influents considérés comme des principaux acteurs de la mobilisation sont souvent la cible principale des forces de l’ordre à l’intérieur des quartiers. Des descentes musclées sont effectuées pour cueillir les mobilisateurs sur la base de dénonciations.
C’est le cas de Ali Mara qui est un membre influent de l’UFDG à Bantounka1, un quartier réputé chaud de la commune de Ratoma. Ce jeune très connu dans la zone a été arrêté à plusieurs reprises entre 2014 et 2015.
Rencontré dans un quartier de la commune urbaine de Dubreka (Bondabon) où il a décidé de se replier après de multiples persécutions, il a accepté de raconter son vécu au micro de notre reporter.
“Lors de l’élection présidentielle du 11 octobre 2015, j’étais l’un des mobilisateurs de l’UFDG à Bantounka 1 dans la commune de Ratoma. Avec mon équipe, on a sensibilisé les citoyens à se recenser pour pouvoir voter. Après, nous avons fait un porte à porte pour leur montrer comment voter. Les violences qui ont éclaté après le scrutin ont fait des morts, des blessés et de nombreuses arrestations dont des amis. J’ai été arrêté lors des manifestations contre les fraudes et mascarades électorales. On m’a conduit à l’escadron mobile de Hamdallaye où j’ai passé cinq jours. Je vous assure que l’on se couchait nu à terre. J’ai recouvré ma liberté après que ma famille ait payé une forte somme d’argent”, a-t-il raconté.
Mamadou Maladho Barry