Après une année de l’avènement de la junte au pouvoir dirigée par le Colonel Mamadi Doumbouya , des exactions se multiplient sur des citoyens dans la banlieue de Conakry notamment sur les partisans de l’union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) dirigée par l’ancien premier ministre Cellou Dalein Diallo, et ceux du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC): Assassinats par balles, arrestations arbitraires et autres exactions sont récurrents avant , pendant et après les manifestations pacifiques sur l’axe Hamdalaye-Bambeto-Cosa-Sonfonia-Kagbelen. Des opposants et des leaders d’opinion sont contraints d’aller en exil ou de changer de domicile.
Lors des manifestations du 17 août 2022, du 10 Mai 2023 et celle du 5 septembre 2023 , les jeunes influents considérés comme des principaux acteurs de la mobilisation sont souvent la cible principale des forces de l’ordre à l’intérieur des quartiers. Des descentes musclées sont effectuées pour cueillir les mobilisateurs sur la base de dénonciations.
C’est le cas de Aboubacar Traoré, secrétaire chargé des affaires électorales qui est un membre influent de l’UFDG à Bantounka1, un quartier réputé chaud de la commune de Ratoma. Ce professeur de français au lycée très connu dans la zone a été arrêté à plusieurs reprises entre 2021 et 2023 par des gens en uniforme fidèles au régime.
Rencontré dans un quartier de la commune urbaine de Dubreka (Bondabon) où il a décidé de se replier après de multiples persécutions, il a accepté de raconter son vécu au micro de notre reporter: ” Le 17 août 2022, j’ai participé à une manifestation pacifique organisée par le FNDC pour protester contre les arrestations arbitraires, la volonté du gouvernement de prolonger le pouvoir et le recours à la justice pour éliminer des dirigeants politiques.
De violents affrontements ont éclaté pendant la manifestation, faisant des blessés graves et des morts, dont un cousin à moi.
Plus tard dans la nuit, les autorités ont mené une descente dans mon quartier à Cosa, arrêtant plusieurs manifestants, dont moi et des membres de ma famille. On m’a conduit à l’escadron mobile de Éco 18 de Cosa où j’ai passé une semaine . Je vous assure que l’on se couchait nu à terre. J’ai recouvré ma liberté après que ma famille associée avec quelques éléments de mon parti aient payé une forte somme d’argent”, a-t-il raconté ”
À en croire monsieur Traoré, ses ennuis se sont poursuivis jusqu’au 5 septembre 2023 où, au cours de la manifestation marquant l’an 2 du CNRD au pouvoir, il avait fait l’objet de poursuites, de persécutions l’obligeant ansi à fuir ou à se cacher en permanence.
Youssouf keita