Guinée: un député suggère une réforme de la décentralisation

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La décentralisation à la guinéenne est une inquiétude chez certains députés de la neuvième législature. En tout cas, c’est ce qui ressort des propos de l’honorable Fodé Mohamed Soumah, président de la Génération Citoyenne interrogé par notre reporter. 

Selon cet acteur politique, la Guinée doit faire une reforme en décentralisation car celle qui est présente est visiblement ancienne « Je ne dirais pas qu’elle est inexistante mais elle est mal faite. Il y a deux élements qui dévéloppent un pays.Quand je dis un pays ce n’est pas la capitale. C’est le pays tout entier. Cest à dire que lorsque vous êtes à kankan, à Mamou ou à N’zérékoré, que vous ayez l’impression d’être à Conakry. De plus, la décentralisation va avec la déconcentration de l’outil d’Etat. Par exemple, je ne vois pas ce que le ministère des mines fait à Conakry, et même l’environnement. On a huit régions administratives, même ce découpage ne me convient pas, tout comme les quatre régions naturelles. Mon ambition est de doter la Guinée de régions économiques. Qu’on dise demain Dalaba, c’est la région arrachidière parceque c’est là-bas que l’arachide pousse le mieux. Ensuite l’encadrer d’unités industrielles pour la transformation en huile, savon, et produits divers. C’est ce qui va limiter l’exode rural et mettre tout le monde à la terre, grâce à la plus-value générée. Aujourd’hui non seulement c’est une agriculture pluviale, mais c’est une production sans transformation », évoque t-il avant de poursuivre en ces termes.

 « La décentralisation, c’est faire en sorte que le jeune qui naît à N’zérékoré puisse y étudier, travailler et faire sa vie dans la zone. Dans un Etat normal, le maire représente le président de la République de sa zone, et son conseil municipal devient le gouvernement. Mais comment gérer une commune de la taille de Matoto ou Ratoma, avec un seul maire? C’est pourquoi les communes actuelles devraient être éclatées en arrondissements, avec une entité supérieure. A eux de collecter et/ou trouver les moyens de leur survie, avec une subvention de l’Etat. C’est ça la décentralisation ». 

Pour le cinquième vice-président de l’assemblée nationale, le développement d’un pays est un processus. C’est pourquoi, il ne manque pas de faire des propositions.
 « Lorsque vous voulez développer un pays, vous devez avoir une politique de décentralisation homogène qui puisse fonctionner. Nous avons les exemples du Nigéria et des États-Unis d’Amérique. Ce sont des pays à plusieurs États. En Europe les plus grandes villes n’ont rien à envier à la capitale. C’est pourquoi j’exhorte les autorités à impliquer la diaspora, à l’instar de ce que nous voyons dans les pays limitrophes. 

En tant que député, je me battrai pour que nos compatriotes qui vivent à l’étranger soient représentés dans la prochaine législature. Aujourdhui, c’est la diaspora africaine qui inspire et supplée le pouvoir, comme la Chine et l’Inde il n y a pas si longtemps. Donc, c’est au pouvoir de transformer les guinéens de l’étranger en acteurs de développement, car leur apport formalisé devient incontournable », estime l’honorable Fodé Mohamed Soumah.

Jacques kamano




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