Le président guinéen Alpha Condé a exhorté mardi lors de son discours d’investiture à un troisième mandat controversé ses concitoyens à “oublier le passé” et à se tourner vers un “avenir d’unité et d’espérance”.
“J’exhorte chacun d’entre vous à oublier le passé qui divise au profit d’un avenir d’unité et d’espérance”, a-t-il déclaré, affirmant sa “conviction que la Guinée se fera avec tous les Guinéens”, en présence d’un parterre de chefs d’Etats africains.
“Mais chacun doit respecter la loi et bannir de ses propos et de ses actes la violence, afin que notre pays demeure une société de liberté et de responsabilité”, a-t-il averti, dans une allusion aux violences qui ont endeuillé les manifestations organisées depuis plus d’un an par l’opposition contre sa candidature à un troisième mandat.
L’opposition et des ONG comme Human Rights Watch (HRW) et Amnesty International accusent les forces de sécurité d’être responsables de la mort de dizaines de manifestants. Le pouvoir met pour sa part en cause les leaders de l’opposition, dont plusieurs ont été arrêtés depuis le scrutin du 18 octobre.
La Guinée a “besoin d’un véritable sursaut national afin de consolider notre commun désir de vivre ensemble, fondé sur l’intérêt national et le respect de nos institutions”, a dit le chef de l’Etat de 82 ans, ancien opposant historique élu en 2010 puis réélu en 2015, dont l’opposition dénonce les dérives autoritaires.
“Nous aspirons tous à un changement profond et rapide. C’est pourquoi il faut changer les pratiques et les méthodes. Nous nous engageons à lutter avec fermeté contre la corruption, le copinage et le clientélisme”, a ajouté Alpha Condé.
“Nous voulons désormais gouverner autrement, cela veut dire travailler pour les couches les plus vulnérables. Gouverner autrement, c’est servir le peuple. Les ministres et hauts fonctionnaires doivent être au service du peuple et non à leur service ou à celui de leur famille”, a-t-il assuré.
AFP