La justice guinéenne a remis en liberté provisoire les principaux leaders du FNDC, condamnés le 22 octobre dernier à de la prison ferme pour avoir appelé à manifester contre le projet de nouvelle Constitution qui pourrait ouvrir la voie à un 3e mandat du président Alpha Condé.
Les débats de leur procès en appel ouvert ce jeudi à Conakry n’ont pas encore porté sur le fond, mais sur une demande de renvoi ainsi qu’une demande de remise en liberté, toutes deux acceptées par le ministère public et le président. Les dix prévenus vont rejoindre leurs familles en attendant la reprise du procès.
« Nous avons entrepris des décisions en âme et conscience, et pour vous et pour nous, force doit rester à la loi, le désordre ne profite à personne », a indiqué le juge Mangadouba Sow, qui a conduit l’audience.
Puisque l’avocat général Alassane Baldé lui avait facilité la tâche en disant qu’il ne voyait aucun inconvénient quant à leur remise en liberté, le juge a déclaré : « La cour ordonne la mise en liberté des prévenus et renvoie le dossier au 5 décembre 2019 pour la suite des débats ».
Me Salifou Béavogui, l’un des avocats de la défense, se félicite de cette liberté provisoire pour ses clients. « Nous avions soutenu que nos clients n’avaient commis aucune infraction et nous avons demandé leur remise en liberté et la cour nous a suivi, le 5 décembre nous viendrons enterrer ce dossier par ce qu’il n’y a aucune infraction ».
L’épouse de l’un des prévenus espère que plus jamais personne ne sera inquiété pour avoir exercé un droit constitutionnel. « On espère que la cour d’appel ira jusqu’au bout, explique madame Barry Harissatou Diall. C’est un sentiment de joie et on espère que plus jamais ça dans ce pays parce que nous avons le droit de manifester tant que c’est dans les règles fixées par la Constitution ».
L’annonce de cette remise en liberté a été saluée par des cris de joie de centaines de personnes, tant dans la salle qu’à l’extérieur du Palais de justice.
RFI