Grève des enseignants en Guinée: inquiétude chez les fondateurs des écoles privées (entretien)

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Conakry- Avec la grève des enseignants en cours depuis près de deux semaines, la plupart des fondateurs d’écoles privées craignent que les parents d’élèves refusent de payer le mois de novembre. A la reprise normale des cours, le bras de fer sera inévitable. D’un côté, le paiement de l’intégralité du mois de novembre sera exigé et de l’autre il y aura forcement une opposition des parents d’élèves. Dans la matinée de ce dimanche, afrinews s’est entretenu sur la question avec une fondatrice d’école privée.

L’école dont Fatoumata Binta Diallo est propriétaire se trouve dans le quartier “Bailobaya”, commune urbaine de Dubreka. “Je n’apprécie pas la grève actuelle”, c’est par cette phrase qu’elle a commencé sa réaction. Poursuivant, elle laisse entendre : << c'est seulement pour nous mettre en difficulté que la grève là a été déclenchée. Les parents d'élèves ne vont pas accepter de nous payer le mois de novembre. Ils diront qu'il est passé sans cours. L'année dernière encore, ils (les enseignants) avaient grevé. Pour quel résultat? Rien absolument. Ils nous avaient fait perdre le temps pour rien. Ils n'avaient eu que des engagements de prise en compte de leurs revendications.>> Un cris de coeur qui met en évidence son inquiétude pour la scolarité du mois de novembre. Évidemment, les parents pourraient ne pas accepter de payer ce mois. L’arrêt des cours presque tout au long de novembre sera sans surprise le motif avancé. Profitant d’un instant de soufflement de l’interlocutrice, afrinews demande à savoir si les parents n’ont pas raison d’agir ainsi. D’un ton dur, elle répond : << pas du tout parce-que nous ferons tout pour rattraper le temps perdu à travers des cours de soir. Ils doivent payer le mois de novembre si non comment allons-nous payer nos enseignants?>> Parlant du paiement de ses enseignants, afrinews l’interrompe pour une autre question piquante. Pourquoi vous vous montrez inquiète pour les salaires de vos enseignants alors que seules les heures signées sont payées ? D’abord elle reste silencieuse quelques minutes avant de reprendre la parole. << Quand on est pas de l'education c'est difficile de comprendre son fonctionnement. Ce que vous dites, c'est vrai mais n'oubliez pas que c'est nous les fondateurs et fondatrices qui payerons les enseignants pour les cours de rattrapage. Dans le mois de novembre il ya eu je pense deux semaines de cours. Les heures passées sans cours pour cause de la grève seront compensées en période de cours de rattrapage," a-t-elle lancé. Autre inquiétude manifestée par Fatoumata Binta Diallo c'est celle de voir la grève se poursuivre. Pour elle, plus le mot d'ordre dure, plus le risque de mal entendu qui pointe à l'horizon avec les parents sera intense. Son appel au gouvernement c'est d'accepter de dialoguer avec les syndicats. Elle estime que continuer à les rejeter ne fera que rendre la situation compliquée davantage. Oury Maci Bah pour Afrinews.org




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