Seul un gros tiers des fonds promis pour combattre l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest a été débloqué, ce qui a peut-être accéléré la diffusion du virus, selon une étude du British Medical Journal (BMJ).
“Au 31 décembre 2014, les donateurs avaient promis un total de 2,89 milliards de dollars (2,53 milliards d’euros) pour soutenir l’action internationale contre l’épidémie d’Ebola. Cependant, seulement 1,09 milliard a été effectivement payé”, écrit Karen Grépin, spécialiste des questions de santé mondiale à l’université de New York.
“Le problème n’a pas été la générosité des donateurs (les besoins pour combattre l’épidémie ayant été évalués à 1,5 milliard de dollars), mais le fait que les ressources n’ont pas été déployées assez rapidement”, explique Mme Grépin, dans ce rapport publié mardi.
Et ces retards “pourraient avoir contribué à la propagation du virus”, estime-t-elle.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a décrété la mobilisation mondiale face à l’épidémie de fièvre hémorragique Ebola début août 2014, mais les premiers 500 millions de dollars d’aide n’ont été disponibles que mi-octobre, souligne le rapport qui pointe la nécessité “d’un mécanisme pour permettre un déboursement plus rapide des fonds pour combattre des menaces pour la santé publique comme Ebola”.
La progression de la maladie, qui a fait environ 9. 000 morts en un an, connaît un net ralentissement depuis plus d’un mois dans les trois pays d’Afrique de l’Ouest qui en constituent l’épicentre (Liberia, Guinée et Sierra Leone).
Ce déclin a provoqué l’arrêt, mardi, d’un essai clinique d’un traitement contre le virus (le brincidofovir), un jour après le lancement des essais pour les deux vaccins jugés les plus prometteurs contre Ebola (ChAd3 et rVSV-ZEBOV).
L’épidémie en Afrique de l’Ouest, la plus grave depuis l’identification du virus en Afrique centrale en 1976, partie en décembre 2013 du sud de la Guinée, a suscité une accélération des procédures d’essais de vaccins et traitements, qui pourraient cependant ne servir qu’après la fin officielle de celle-ci.
AFP