Une lettre ouverte au président Alpha Condé

778

Excellence Monsieur le président de la République, Professeur Alpha Condé, c’est avec un cœur serré, enluminé de questionnaires que je vous écris depuis le village le plus reculé de la Guinée. Incontestablement, une contrée que vous n’avez pas eu l’honneur de visiter depuis votre élection à la tête de notre pays.

Monsieur le Président,

Au lendemain de votre prestation de serment, une lueur d’espoir avait gagné le cœur de certains Guinéens qui voyaient dans votre discours pour la circonstance une rupture avec le passé d’où d’ailleurs votre célèbre citation « j’ai hérité d’un pays sans État ».

Vous nous avez promu de changer le passé en changeant le mode de gouvernance avec votre équipe qui n’a pas montré ses limites mais ses délimités. Quatre ans après, nous baignons dans une imposture sans précèdent, vous ne me direz pas le contraire en disant que vous voyez la Guinée dans quarante ans.

Dès la publication des résultats de la présidentielle de 2010, nous avions pensé que nos malheurs allaient se transformer en bonheur.

Hélas, Monsieur le Président beaucoup pleurent la mort du président qualifié d’illettré qui pourtant avait permis aux guinéens de franchir plusieurs caps.

Monsieur le Président

La vérité est amère hein. Changer, la Guinée ne peut être possible qu’en impliquant toutes ses filles et tous ses fils sans distinction de race, d’ethnie ou de sexe. Nous voulons juste l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. Pas des ministres qui transforment le siège de votre parti le RPG Arc-en-ciel en une Assemblée Nationale et vos militants en députés.

En effet Monsieur le Président,
Savez-vous les opposants ne sont pas ennemis ‘ Pas sure. Approchez d’eux de vous, ils sont tous vos petits frères en âge et en politique. Donc un frère doit gérer la famille en absence de ses parents. Ce qui implique qu’un leader doit avoir trois choses : écouter, parler et répondre.

Mon excellence

Ces derniers temps nous avons appris à travers les médias, une nouvelle époustouflante et honteuse. Une affaire des milliards (je ne sais pas le montant total, car les communications sont confuses) saisis par la douane sénégalaise la semaine dernière que l’on peut désormais baptiser « DakarGate ».

Notre pays dit n’avoir pas des moyens pour contenir l’épidémie à virus Ébola qui ravage notre chère Guinée depuis la mi-mars.

Très aimé président, dès que cette nouvelle a été portée à la une de tous les journaux vous n’avez rien dit de votre karawoko (Pour respecter la personne en langue nationale Poular, on utilise ce terme : bouche) pourtant de ce que nous avions appris tous ces milliards auraient été les vôtres et partis pour le vôtre (Dans votre compte personnel à moins que vous démentiez : celui qui ne dit rien consent).

Très cher Président, les explications apportées par le gouverneur de la BCRG, en passant par le porte-parole du gouvernement et de votre communicant à la présidence n’ont apporté rien aux Guinéens (pas convaincantes).

Cette rocambolesque affaire est loin d’être un fait politique car nous Guinéens, nous vivons avec des interrogations que vous-même en tant que premier citoyen vous devait vous poser. C’est de savoir à part de cette importante saisie combien de fois des telles transactions ont eu lieu ‘ Et Pourquoi ‘ Pour quelle cause ‘ Nous sommes dans une période loin des ténèbres pour n’est pas faire un virement bancaire

Professeur, je ne saurai terminer sans vous demander humblement de répondre aux questions que se posent les populations.

En espérant que Monsieur le président, professeur Alpha Condé que cette lettre retiendra votre attention. Je vous prie excellence de trouver entre ces lignes les sentiments de salutations d’un citoyen perplexe et stressé pour le devenir de sa nation.

Sally Bilaly Sow étudiant en MIAGE, web activiste et blogueur




Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.