Un seul cas répertorié, mais attention danger. Il suffit bien sûr d’un seul malade pour répandre le terrible virus. Les autorités sénégalaises en sont bien conscientes : « Muraille contre Ebola », s’exclame en Une le quotidien Walfadjri. « Lutter contre la fièvre hémorragique à virus Ebola requiert une vigilance particulière, relève-t-il. C’est pourquoi les autorités sénégalaises ont identifié et mis sous surveillance toutes les personnes ayant été en contact avec le jeune Guinéen premier cas d’Ebola “importé” au Sénégal. »
Par ailleurs, « dégât collatéral », rapporte encore Walfadjri. « Il a suffi d’un cas “importé” d’Ebola à Dakar pour que certains se méfient. Et ce sont les Guinéens qui s’activent dans le commerce qui risquent d’en faire les frais. Un tour au marché Sandiniery ou au “marché des Guinéens” qui se trouve en plein centre-ville permet de se rendre compte de la situation. […] La méfiance s’est installée entre les clients et les commerçants d’origine guinéenne installés dans ce marché. Ici, l’ambiance n’est plus comme avant. […] Les clients se font de plus en plus rares. […] Pourtant, certains habitués n’hésitent pas à venir s’approvisionner. Telle, Aminatou Sow, interrogée par Walfadjri, et qui ne compte pas renoncer aux bonnes choses qu’elle y trouve. “Je viens dans ce marché, affirme-t-elle, à chaque fois que j’ai besoin de m’approvisionner en fruits. C’est le moins cher de tous les marchés. Je ne vois pas en quoi le virus peut changer nos rapports avec les Guinéens. Ce sont des gens normaux comme nous”, assure-t-elle. »
Alors, « pour le moment, il n’y a pas de quoi paniquer, constate de son côté L’Observateur Paalga au Burkina. Mais l’on comprend aisément la promptitude et surtout la débauche de moyens avec lesquels l’Etat sénégalais a choisi de réagir. C’est d’autant plus compréhensible que la découverte de ce premier cas sénégalais intervient à quelque trois mois de grands rendez-vous internationaux à Dakar, relève le quotidien ouagalais : en effet après les 43e assises de l’Union de la presse francophone, prévues à Dakar du 19 au 23 novembre prochain, la capitale sénégalaise abritera, les 29 et 30 du même mois, le quinzième sommet de la Francophonie ; deux importantes rencontres dont les tenues effectives dépendront désormais des résultats de la riposte contre cette “peste rouge”. Mais compte tenu du savoir-faire du Sénégal en matière de prévention et de sa longue tradition de lutte contre les maladies infectieuses ‑ l’Institut Pasteur y existe depuis plus de 90 ans –, nul doute, estime L’Observateur Paalga, que le pays sera aseptisé et apte à accueillir ces deux événements du monde de la Francophonie. »
Y croire ‘
A la Une également : le Mali avec le deuxième round du dialogue inter-malien. « A priori, c’est dans un climat empreint de plus de confiance et de sérénité que les différents groupes armés maliens retournent à la table des négociations, à partir de ce lundi, à Alger, relève le site d’informationGuinée Conakry Infos. Le premier round ayant, en effet, relativement réussi à rapprocher les points de vue et à déblayer le terrain, les acteurs ne s’épieront plus comme c’était le cas. Par ailleurs, le fait que les groupes rebelles aient préalablement harmonisé leurs positions avant la reprise, pourrait accélérer les choses. Même si, en tant que tel, le statut de l’Azawad qui demeure le menu principal est un chantier suffisamment vaste. »
Attention, estime pour sa part Le Pays au Burkina, « le bout du tunnel est encore lointain. En effet, la résolution définitive de la crise signifierait la fin des privilèges indus et des trafics illicites de tous genres, dont les seuls bénéficiaires sont les leaders de tous ces groupuscules qui écument aujourd’hui le nord du Mali. Le moins que l’on puisse dire par conséquent, est que la création à la pelle de mouvements politico-militaires dans le septentrion malien, cache mal une volonté de maintenir le statu quo. »
« Faut-il y croire ‘ », s’interroge Le Prétoire à Bamako. « Même correctement mis en œuvre, les différents accords à savoir : Ouagadougou et Alger ne suffiront pas à eux seuls à mettre fin à la crise politique qui a profondément divisé la société malienne, estime le journal bamakois. C’est maintenant que les organisations de la société civile malienne doivent également prendre leurs responsabilités, et ne pas laisser à nouveau l’avenir du pays dépendre de la soif de pouvoir d’une poignée de leurs concitoyens. »
RFI