L’élection présidentielle malgache a été remportée par le candidat soutenu par le régime sortant, Hery Rajaonarimampianina, selon le décompte définitif rendu public vendredi. La confirmation de sa victoire dépend désormais de la décision d’une Cour chargée d’examiner les recours en annulation déposés par son adversaire.
Ce n’est pas une véritable surprise, Hery Rajaonarimampianina était annoncé vainqueur de la présidentielle malgache depuis plusieurs jours au vu des résultats partiels sur le site internet de la commission électorale.
L’ancien ministre des Finances du régime dit “de Transition” obtient 53,50% des voix, contre 46,50% à Robinson Jean Louis, qui avait été adoubé par l’ancien chef de l’État Marc Ravalomanana, a annoncé la présidente de la Commission électorale (Cenit), Béatrice Atallah.
La participation au deuxième tour a tout juste dépassé 50% (50,76), contre plus de 61% au premier tour en octobre.
À l’annonce du résultat, le candidat battu, Robinson Jean-Louis, n’a pas réagi immédiatement. Soutenu par l’ancien président Ravalomanana renversé en 2009, il avait déposé mardi plus d’une centaine de recours pour dénoncer des “fraudes, défaillances et irrégularités”, demandant l’invalidation du scrutin.
Sortir de la crise
Les quinze prochains jours vont être décisifs pour l’avenir politique de Madagascar. C’est le délai dont dispose désormais la Cour électorale pour examiner les requêtes déposées par le camp de M. Jean Louis et officialiser ou non le résultat et proclamer le nom du prochain président malgache.
Les fraudes présumées dénoncées n’avaient pas été constatées par les différentes missions d’observateurs étrangers, dont celle de l’Union européenne, déployées à Madagascar le 20 décembre, jour du scrutin. Les observateurs se sont contentés d’appeler les candidats à respecter jusqu’au bout le processus électoral, et à déposer des recours devant la justice si la nécessité s’en faisait sentir.
Cette élection est censée sortir Madagascar de la crise politique déclenchée en 2009 par le renversement de Marc Ravalomanana par Andry Rajoelina. Depuis plus de quatre ans, ce dernier était le président d’un régime non élu. Durant cette période, Madagascar s’est retrouvé au ban des nations, les investisseurs ont déserté et l’aide internationale s’est tarie, provoquant une grave crise économique et un appauvrissement général de la population.
Ni M. Ravalomanana, ni M. Rajoelina n’ont pu se présenter à la présidentielle, sous la pression de la communauté internationale qui craignait des troubles. Ils ont chacun choisi de soutenir l’un des deux candidats qualifiés pour le deuxième tour.
AFP