Annoncé depuis la répression visant les partisans de Mohamed Morsi, le gel de l’aide américaine à l’Égypte a été officiellement décidé mercredi à Washington. La fourniture d’équipements lourds et l’assistance financière au gouvernement égyptien sont suspendues.
Cette fois-ci, c’est officiel. Après des mois d’atermoiement, les États-Unis ont gelé, le 9 octobre, une partie de leur aide à l’Égypte, une réponse après la répression visant les partisans du président destitué Mohamed Morsi. Il s’agit d’un “recalibrage” de l’aide américaine -1,5 milliard de dollars dont 1,3 milliard d’aide militaire chaque année – qui passe par l’arrêt de la fourniture d’équipements lourds et de son assistance financière au gouvernement “en attendant des progrès crédibles vers un gouvernement civil démocratiquement élu”, a indiqué Jennifer Psaki, la porte-parole du département d’État.
Depuis le 3 juillet, avec la destitution du président Mohamed Morsi et la répression qui a suivi, l’administration de Barack Obama était sous pression pour réduire l’aide versée chaque année au Caire. À la mi-août, Washington avait déjà annulé des exercices militaires conjoints avec l’Égypte et reporté la livraison de quatre avions de combat F-16 à l’armée égyptienne.
Parmi les matériels qui ne seront plus livrés à l’armée égyptienne, figurent des hélicoptères Apache, des chasseurs F-16, des missiles Harpoon ou des pièces de chars d’assaut A1/M1 Abrams, ont précisé des responsables américains. Ce gel n’a toutefois pas vocation à être permanent, ont-ils ajouté, sans donner de chiffres précis sur le montant de l’aide gelée, se contentant de souligner que ces armements valaient “des centaines de millions de dollars”.
Ouverture du procès Morsi
La décision – annoncée mercredi en fin d’après-midi à Washington – a été présentée par le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel au général Abdel Fattah al-Sissi, le nouvel homme fort de l’Égypte, au cours d’un entretien téléphonique d’une quarantaine de minutes, décrit par des responsables américains comme “très amical”. Elle n’a toutefois suscité aucune réaction du Caire dans l’immédiat.
Dans le pays, c’est l’annonce de la tenue du procès de Mohamed Morsi au 4 novembre qui fait craindre de nouvelles tensions. L’ex-président comparaîtra devant un tribunal du district du Caire aux côtés de 14 autres personnes pour la mort de manifestants le 5 décembre 2012.
Mohamed Morsi, destitué et arrêté par l’armée le 3 juillet après des manifestations monstres réclamant son départ, est accusé d’avoir “incité ses partisans à commettre des meurtres prémédités” lors de heurts devant le palais présidentiel au Caire, selon l’agence officielle égyptienne Mena.
AFP