Des habitants de la banlieue de Conakry, ainsi que ceux du centre-urbain, s’approvisionnent en denrées alimentaires à la veille des élections législatives pour éviter une éventuelle pénurie de stocks au lendemain du scrutin, a constaté APA.
Depuis une semaine, des pères de famille rentrent avec une commande en nourritures. Des sacs de riz pour les uns, du carburant pour les autres, des condiments pour les femmes.
Interrogé par APA, Mamadou Alpha Baldé, enseignant de géographie dans un lycée de Conakry, confirme.
“Les dernières élections nous ont beaucoup édifié. Autrefois, on ne gardait rien pensant que les élections se dérouleront dans le calme. Mais au lendemain du scrutin, ça dégénère. Après deux jours, nos provisions sont épuisées et me voilà dans des difficultés terribles”.
Quant à Sadio Barry, vendeur de boissons en banlieue de Conakry, il a préféré envoyer sa famille au village. “Je viens d’envoyer ma famille en Moyenne Guinée au village en attendant de voir l’issue du scrutin. Nous sommes dans une zone instable, chaque fois nous sommes touchés”.
Habib Camara, propriétaire de boutique d’habillement à Coza en banlieue de Conakry, a préféré vider tous ses articles pour les garder à la maison.
“En juin 2013, des inconnus ont brûlé une bonne partie de notre marché. Cette fois-ci, je préfère sécuriser mes biens. J’ai acheté beaucoup de provisions pour la famille. On ne sait jamais quand ça va commencer”.
Au marché Madina, le poumon économique de la capitale guinéenne, de nombreux commerçants ont vidé une bonne partie de leur marchandise pour des lieux qu’ils estiment sûrs.
Selon le président du groupement organisé des hommes d’affaires (Goha), Chérif Abdallah, les marches politiques depuis 2011 ont occasionné la perte d’une centaine de milliards de francs guinéens.
Le gouvernement guinéen a promis d’indemniser les commerçants victimes des violences, en vain.
Une force de sécurisation du processus électoral composée de 16 mille hommes a été mise en place mais elle a de la peine à dissuader les affrontements entre les militants de partis adverses.
APA