CONAKRY- La campagne électorale pour les élections législatives du 28 septembre en Guinée a pris fin jeudi à minuit GMT, dans une atmosphère pesante. Les derniers jours de cette campagne ayant été agités par des violences survenues dans la capitale et dans certaines préfectures du pays.
A Conakry, les incidents qui ont éclaté dimanche dernier entre des militants de la mouvance présidentielle et ceux de l’opposition se sont poursuivis jusqu’au mardi, paralysant ainsi les activités dans la quasi-totalité de la banlieue de la capitale.
Le bilan de ces incidents dressé par le gouvernement guinéen, citant des sources hospitalières, fait état “d’un mort par balle, qui est un élève-gendarme, et 51 blessés, dont deux gendarmes”.
Face à la détérioration de la situation, les autorités guinéennes ont appelé les partis politiques à canaliser leurs militants. Dans une déclaration conjointe publiée par la mouvance et l’opposition, un appel au calme a été lancé. Les deux bords politiques ont ainsi invité leurs militantes et militants à s’abstenir de toute violence.
Avant cette déclaration conjointe, le chef du principal parti d’opposition, l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), Cellou Dalein Diallo, avait appelé ses militants à observer le calme et à cesser les violences.
Un appel qui semblait tomber dans des oreilles de sourds. Puisque les heurts se sont poursuivis dans certains quartiers jusqu’au mardi. Des maisons ont même été incendiées, face à la violence des affrontements entre les militants des deux camps, dans la commune de Ratoma.
En plus de la capitale, des échauffourées ont éclaté également durant les derniers jours de cette campagne électorale à Kindia, ville située à 150 kilomètres de la capitale, faisant une dizaine de blessés.
Dans la ville de N’Zérékoré (sud), les forces de l’ordre ont dû intervenir dimanche dernier, pour disperser des militants du RPG-arc-en-ciel, parti au pouvoir et ceux de l’opposition, qui voulaient en découdre, en marge d’une manifestation organisée par la mouvance présidentielle.
A propos de ces violences, la mouvance et l’opposition se rejettent la responsabilité. Cette crispation du climat sociopolitique a ainsi contraint le Président de la commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Kadré Désiré Ouedraogo, à effectuer une visite dans capitale guinéenne, en début de semaine.
Durant son séjour, Kadré Ouédraogo a pu échanger avec l’ensemble des acteurs politiques impliqués dans ces élections.
Le président de la Commission de la CEDEAO, qui a clôturé sa visite par un point de presse, a déclaré devant les journalistes que “sa délégation a encouragé la commission électorale nationale indépendante (CENI) à faire son travail dans la stricte neutralité pour sauvegarder l’intérêt national de la Guinée. Tout en encourageant également la CENI à renforcer la communication et la sensibilisation sur ses activités électorales à l’endroit de la population, et surtout des acteurs politiques impliqués dans le processus”.
A noter que cette campagne électorale qui a prisfin jeudi a été prorogée de 3 jours, suite au report du scrutin qui se tiendra finalement samedi le 28 septembre, au lieu du 24.
Il s’agit d’une décision prise d’un commun accord par la classe politique, afin de permettre à la CENI de procéder aux corrections des “anomalies” relevées sur le fichier électoral et dans le découpage électoral.
A propos des thèmes abordés durant tout le long de la campagne, ils étaient axés essentiellement autour des principes de la bonne gouvernance, la lutte contre la corruption, ainsi que les services sociaux de base, à savoir l’eau et l’électricité.
Xinhua