Interview d’Ismaël Baldé membre du bureau politique National de l’Union Nationale pour le Renouveau (UNR) candidat 3ème sur la liste nationale du parti à la députation
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Afrinews.org: Présentez-vous à nos lecteurs ‘
M. Ismaël Baldé: je suis Ismaël Baldé, professeur d’université, Vice-Doyen de la faculté de droit de l’université Kofi Annan de Guinée, j’ai occupé des fonctions dans l’administration notamment le poste de conseiller juridique du ministère du contrôle d’Etat, j’ai été secrétaire général du ministère des postes et télécommunications. J’ai également occupé la fonction du conseil d’administration de la sotelgui.
Afrinews.org: En vous lançant en politique, pourquoi avez-vous choisi l’Union National pour le Renouveau (UNR) ‘
M. Ismaël Baldé: je suis membre fondateur de l’UNR, c’est une question de génération, c’est entre amis, nous avons décidé ensemble de nous lancer en politique pour nous permettre de participer à la vie sociopolitique de notre pays. Au départ, nous avons crée le Parti National pour le Renouveau (PNR) entre nos amis et nous, il ya eu des différends de vision. Nous avons quitté le PNR avec le président Boubacar Barry pour créer l’UNR.
Afrinews.org: Vous êtes candidat à la députation sous les couleurs de l’UNR, quelles sont les chances dont vous disposez pour être élu ‘
M. Ismaël Baldé: D’abord nous sommes très optimistes étant donné la pluralité des candidats et la jeune du parti. Mais, nous estimons que nous avons quelque chose à faire prévaloir notamment notre vision: la sociale démocratie et aussi les acquis de notre président qui a été au gouvernement et qui a prouvé en sous peu de temps avec peu de moyen on peut faire quelque chose. Donc, nous sommes porteurs d’espoir, nous sommes porteurs d’une autre alternative pour la guinée. Vous savez très bien qu’au niveau de l’opposition aussi bien qu’au niveau du pouvoir, nous avons les mêmes personnes qui ont gouvernés ce pays depuis l’indépendance, depuis le temps du premier régime qui se trouvent toujours sur la scène politique. Je pense que les guinéens auront la maturité politique de faire un choix entre l’ancien et le nouveau. Nous incarnons une nouvelle vision, une nouvelle façon de faire la politique, nous incarnons aussi la jeunesse, nous pensons que le peuple de guinée ne va pas élire à l’assemblée nationale des députés qui vont dormir.
Afrinews.org: vous parlez tout de suite des politiciens qui ont géré ce pays, seulement que vous faites parti de ceux-là qui ont gouvernés ce pays au temps du Conseil National pour la démocratie et le développement (CNDD) et dont la gestion a été déclarée catastrophique par les nouvelles autorités.
M. Ismaël Baldé: je suis désolé, il faut comprendre que s’était une transition et vous savez dans quelle condition cette transition a été menée. On n’a pas laissé le CNDD (junte militaire qui était au pouvoir à l’époque, NDLR) dérouler son chronogramme. Il ya eu des incursions aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur du pays pour favoriser la débarque qu’a connu le CNDD. Mais aujourd’hui, si vous tourner votre micro trottoir à travers les populations guinéennes, je pense qu’elles arbitreront entre leurs façons de percevoir le CNDD et la façon de percevoir les nouveaux dirigeants. Je pense qu’aujourd’hui, la preuve est faite que le CNDD valait mieux que, ce que nous sommes entrain de vivre aujourd’hui.
Afrinews.org: qu’est-ce que vous proposez aux guinéens pour qu’ils vous fassent confiance’
M. Ismaël Baldé: c’est d’abord mes compétences, je vous ai dit que je suis enseignant et la plus part des cadres du parti sont du système, nous incarnons la sociale démocratie que nous voulons appliquer comme model idéologique en Guinée. C’est-à-dire faire de l’interventionnisme positive de l’Etat afin de mettre les fondamentaux du développement économique notamment: les infrastructures, les services sociaux de base, les routes, les écoles et les télécommunications. Sans ces investissements, il va de soit qu’aucune initiative privée n’est permise. Donc, nous allons prôner un libéralisme social, c’est-à-dire qui préconise l’interventionnisme de l’Etat dans l’économie pour permettre de réguler les inégalités et de poser les fondamentaux dans toute économie.
Afrinews.org: Si vous êtes élu, quel sera votre combat ‘
M. Ismaël Baldé: je profite de votre micro pour vous dire que je vais me battre pour la reforme de l’éducation, je suis enseignant depuis plus d’une dizaine d’année, je connais quels sont les problèmes de l’éducation guinéenne. Je ferais passer une loi qui portera mon nom, la loi Ismaël Baldé qui fera en sorte que désormais dans le cadre de l’organisation du système LMD que la licence soit de quatre ans en république de guinée. Etant donné le niveau des élèves que nous recevons en première année. Je crois que la guinée devrait aller dans le sens de faire quatre ans et le Master en deux ans, ensuite le Doctorat suivra après. Je crois que c’est la première loi que je proposerais à l’assemblée nationale et je pense que la majorité des députés ayant des enfants et des familles, je pense que c’est une loi qui va assez rapidement passée et qui va s’appliquer directement à la promotion qui va entrer et pourquoi pas de manière rétroactive parce que vous savez la rétroactivité des lois.
Afrinews.org: Vous dites que vous allez vous battre pour que la licence soit ramenée de trois ans à quatre ans, est-ce que vous n’effrayez pas les jeunes étudiants qui aspirent vite terminer les études et décrocher un emploi ‘
M. Ismaël Baldé: Mais il faudrait bien que la jeunesse soit bien formée. Une licence en trois ans en république de guinée, vous produisez des diplômés qui ne sont pas compétitifs sur le marché de l’emploi, hors n’oubliez pas que nous sommes signataires des accords de la CEDEAO dans le cadre de la libre circulation des personnes, des biens et des services. Donc, c’est d’autres compétences qui viendront occuper les places des guinéens. C’est pourquoi, il faut faire en sorte que la licence soit de quatre ans pour permettre aux étudiants d’avoir le minimum qu’il faut pour être compétitif sur le marché du travail. Je pense que ce n’est pas une loi qui effraie mais, c’est une loi qui est à l’avantage des étudiants guinéens. D’ailleurs, dans la plus part des salles de classes que j’ai évoqué cette question, les étudiants m’ont applaudit et m’ont encouragé. Je profite de l’occasion pour demander à la centaine des milliers de mes étudiants éparpillés à travers le monde de voter massivement pour la liste de l’UNR sur laquelle est inscrite Ismaël Baldé qu’ils connaissent bien et savent que je vais défendre les intérêts des jeunes à l’assemblée nationale notamment ceux des étudiants.
Afrinews.org: la campagne électorale débute dans quelques jours, quel sera votre slogan de campagne ‘
M. Ismaël Baldé: l’UNR est bâti sur la diversité. Nous insisterons sur les facteurs qui font la promotion de la diversité, l’unité dans la diversité des guinéens, je pense que si nous parlons beaucoup sur l’unité nationale, la paix. Nous allons parler de réconciliation nationale. Nous avons une obligation de vérité à faire aux guinéens, nous pouvons à l’image de l’Afrique du sud faire une sorte de justice, vérité et réconciliation nationale pour qu’une fois pour toute la phase de la haine, la phase des frustrations, la phase des conflits entre les communautés soit tournée en guinée pour que nous, nous consacrions à l’essentiel qui est le développement socio-économique de ce pays.
Afrinews.org: Etes vous sûres à la tenue des élections législatives le 24 septembre 2013′
M. Ismaël Baldé: il ya lieu d’espérer parce que le président de la république est lui-même en campagne. On a entendu parler de sa visite à kankan, Siguiri, Kouroussa, Mandiana et autres. Je pense que les élections pour le 24 septembre, ce n’est pas qu’on le veuille ou pas. Ce que, ces élections sont vitales pour le pays. Si nous ne les organisons pas, nous risquons de perdre le 10ème FED et ça nous perdons les routes parce que, ce sont ces financements là qui vont financer nos routes et permettre à l’économie de connaitre une certaine croissance. Donc, il est de l’intérêt de tous que sa soit de la présidence ou de la mouvance que de l’opposition que nous allions à ces élections pour sortir le peuple de la misère. Il ne faut pas voir les intérêts des politiciens mais plutôt voir le peuple de guinée qui a trop souffert. Les élections doivent être organisées pour que nous en sortions. Il n’ya jamais notamment de bonnes élections à 100% mais nous faisons en sorte que nous ayons qu’à même une assemblée qui sera représentative de toute la classe politique guinéenne en tous cas, ceux qui auront les suffrages du peuple qu’ils aillent à l’assemblée pour voter les lois et permettre à ce pays de sortir de cette zone de turbulence.
Afrinews.org: Est-ce que l’UNR est prêt aujourd’hui à aller aux élections législatives à la date indiquée ‘
M. Ismaël Baldé: Mais nous avons déjà nos listes qui ont été validées par la cour suprême. Nous avons une candidate à Mamou qui est la région d’origine de notre président. Comme dise les peuls ‘’Menin kadi Medhin Faala Guébal’’(nous aussi, nous voulons notre part, NDLR). Je pense que nous allons espérer parce qu’on crée un parti politique, c’est pour se mesurer. Et les élections constituent la seule période pour demander à la population ses suffrages. Nous n’allons pas avec beaucoup de certitude étant donné que nous avons trouvé d’autres partis politiques sur place, mais, je pense que petit à petit, nous sommes entrain de nous construire et je sais que le peuple de guinée est désormais vigilant et que chacun essayera de voter de manière consciente pour éviter de transporter dans la nouvelle assemblée les conflits qui existaient déjà entre les partis politiques classiques sur le terrain. Je pense que le peuple de guinée doit faire en sorte de ne pas créer les conditions d’un autre blocage cette fois-ci au niveau institutionnel.
Donc, il faut faire en sorte de ne mettre à l’assemblée que des partis qui constituent une opposition constructive et non une opposition qui sera là pour empêcher que le professeur (allusion faite au président Alpha condé, NDLR) échoue ou l’empêche de gouverner, telle n’est pas notre vision. Nous allons à l’assemblée, c’est pour participer à construire ce pays et non à le déconstruire parce que cela ne profite à personne. Cela ne continuera qu’enfoncer les populations dans la misère et quand ces populations vont se révolter, elles ne regarderont plus tel est de la mouvance ou de l’opposition. Elles vont détruire tous sur son passage, regardez ce qui s’est passé tout récemment à Lambandji avec la destruction du siège de l’EDG. Ça veut dire que cette population est brutale par anticipation et il faut faire beaucoup attention pour ne pas que ce lumpenprotalia se révolte contre nous un jour. Je pense que tous les guinéens aussi bien que de la mouvance et ceux qui ont participé à la gestion du pays doivent faire en sorte que ce pays aille de l’avant si non on risque d’assister à autre chose qu’on ne souhaiterait pas
Afrinews.org: Quel regard portez-vous sur les querelles qui se dessine au sein de l’opposition, notamment les coups et contre coups entre l’UFC et le PEDN ‘
M. Ismaël Baldé: vous savez que cela était prévisible dès lors qu’on avait signé l’accord politique, chacun devrait à partir de cet instant se chercher. Ce mariage de raison ne pouvait pas durer assez longtemps puisque nous convoitons les mêmes places, les 114 places à l’assemblée nationale. Chacun y va de sa propre stratégie pour s’allier à tel ou tel autre parti politique. Moi je considère que cela n’est qu’une guéguerre normale en politique. Je pense que l’on devrait tous simplement observer un écart de langage pour éviter de déboussoler nos militants qui sont favorable à l’unité de l’opposition. Mais comme vous le savez, les intérêts des hommes étant ce qu’ils sont chacun voulant avoir le maximum de gâteaux à l’hémicycle, certains ont décidé de mettre à côté leur identité pour aller se noyer sur les listes des partis dits ‘’forts’’ mais nous tel n’est pas notre conviction. Pour nous créer un parti politique, c’est mesurer notre poids aux élections et nous irons à ces élections.
Afrinews.org: A votre avis, est-ce qu’on peut s’attendre à d’autres attaques pendant la campagne électorale plus que, ce que l’on a vu ‘
M. Ismaël Baldé: Mais pourquoi pas, sa ne fait que commencer là. La guerre sera une bataille politique. Il ne faut pas considérer ces attaques verbales comme un danger pour la politique. Au contraire, s’il n’ya pas un peu de piment dans les débats politiques, je pense que les gens vont se lâcher. C’est important qu’il y ait des coups par-ci et des petits coups par là, c’est ce qui fait aussi le charme de la politique. Moi, je pense que sa va continuer et bientôt quand nous allons entrer en campagne. Vous allez entendre notre discours, nous n’allons pas jouer autour de la cuillère par rapport à certains candidats que nous connaissons et qui ont fait leurs preuves et qui veulent amadouer les yeux du peuple pour aller se retrouver et faire leurs yeux doux à l’assemblée. L’assemblée nationale n’est pas un lieu de retraite ou un lieu de filasiature mais, ça doit être un temple de la réflexion, un temple des connaissances pour permettre à la guinée de se hisser et de se faire connaitre à la face du monde. C’est ce que nous entendons comme ‘’Guinea Is Back’’ c’est de la Guinée d’aujourd’hui et non la Guinée d’hier contrairement à ce qu’un certains ‘’Mandela’’ (Allusion faite au président Alpha condé, NDLR) a voulu prétendre.
Afrinews.org: Quel commentaire faites-vous à la visite du président Alpha condé en haute guinée où il a été hué par ces partisans’
M. Ismaël Baldé: je pense qu’il n’y a pas de commentaire par rapport à cela. Je pense que le président doit tirer toutes les leçons. S’aurait été moi, le Pr Alpha condé aujourd’hui, j’allais joindre l’acte à la parole puisque, je me suis dis Mandela n’ayant fait qu’un seul mandat, il fallait annoncer dès maintenant au peuple de guinée que je ne ferais que ce seul mandat comme ça, les deux ans qui lui restent, il va les faire tranquillement parce qu’il ne sera plus adversaire politique d’aucun leader en lice pour les présidentielles de 2015. Je pense que la seule porte de sortie aujourd’hui pour le Pr Alpha condé, c’est de préparer les conditions d’une retraite d’ancien président qui lui permettrait de vivre en guinée et non en exil forcée que d’autres présidents avant lui ont connu. Je pense que c’est très sage pour lui de préparer la relève au sein du RPG et de faire ce seul mandat. En ce moment, il entrera dans l’histoire comme ‘’Mandela’’ parce qu’il dit être le Mandela de la guinée. Le conseil que je pourrai lui donner c’est de tirer des leçons de cette réception en haute Guinée, ce n’est pas à kankan seulement à kouroussa, il s’emblerait qu’ils sont partis chercher les citoyens dans les villages environnant pour les amener à kouroussa et il paraît qu’il est monté sur la tribune et il n’y avait que des enfants. Il a fallu pour le président d’aller saluer le SOTIKEMO de kouroussa, le temps de mobiliser le peu de gens qui ont fait difficilement le déplacement. Je crois que, c’est une sanction sans précédente pour un chef d’Etat en exercice que son propre fief l’abandonne, je crois qu’il doit tirer les leçons et moi connaissant les peuples du mandingue, ils n’ont qu’une voix, quand ils te disent qu’ils sont avec toi, ils sont avec toi. Mais quand ils t’abandonnent, ils t’ont abandonné. Ça, c’est terminé. Cette réconciliation là sera très difficile parce que vous savez quand la misère s’empare des masses. Elle ne regarde plus les partisans originaires ou les partisans nouveaux. Aujourd’hui, c’est un problème de survie qui se pose aux guinéens notamment à ceux de la région de la savane et qui ont compris, qu’il ne s’agit pas de suivre pour suivre mais il faut suivre à quelqu’un s’il répond à vos attentes. Après deux années et demi passé à la présidence de la république. Ces populations ont suffisamment compris de quoi le professeur ‘’Alhadji’’ (Allusion au chef de l’Etat, NDLR) est capable.
Afrinews.org: votre mot de la fin’
M. Ismaël Baldé: c’est de vous félicitez, vous savez beaucoup de jeunes de guinée sont diplômés aujourd’hui sans emploi, je pense qu’il faut mettre les conditions qu’il faut pour permettre à cette jeunesse formée de ne pas regretter d’être allée à l’école parce qu’aujourd’hui si vous observez quelqu’un qui a commencé par le commerce et celui qui a fait des études, celui qui a commencé par le commerce dépasse. Je pense que cela risque de décourager les gens à envoyer leurs enfants à l’école. Si je dois dire un dernier mot, c’est de dire Big-up au peuple de guinée; Big-up à toute la jeunesse; Big-up à tous mes étudiants.
Afrinews.org: Merci, M. Baldé et Bonne chance
M. Ismaël Baldé: c’est à moi de vous remerciez
Interview réalisée à Conakry par Abdoulaye Maci Bah, Administrateur général du site www.afrinews.org
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