Mesdames et Messieurs, je vous remercie.
Tout le monde ici sait que posséder de grandes ressources naturelles peut être une malédiction ou une bénédiction pour un pays.
Pendant des décennies, la corruption généralisée dans le secteur minier a sapé notre processus politique. Nous ne pouvons pas renforcer notre démocratie si nous ignorons la corruption. Il n’y a pas d’alternative.
Il y a un peu plus de deux ans, nous avons décidé qu’il était temps de mettre nos ressources naturelles au profit de toutes nos populations, et non plus seulement pour quelques entreprises minières et des politiciens sans scrupules.
Il était temps de faire face à la corruption profondément ancrée dans notre politique et dans nos relations d’affaires.
Il était temps de commencer la marche, de la frustration à l’espoir. 50 ans après l’indépendance, nous sommes encore un pays profondément pauvre – ce n’est pas acceptable pour moi, et ce n’est pas acceptable pour notre peuple.
Les sociétés sans scrupules font des dégâts dans tous les pays où elles opèrent, mais elles font encore plus de dégâts dans les pays en développement comme la Guinée.
Pourtant, à New York, à Paris et ici à Londres, ces mêmes entreprises recrutent des avocats hors de prix, des comptables, des conseillers en placements et des agences de relations publiques. Ils dépensent des millions pour s’acheter un vernis de crédibilité.
Nous en Guinée, au Ghana, en Somalie, en Tanzanie, nous n’avons pas encore les millions nécessaires pour les contrer. L’argent que nous avons maintenant est précieux : il doit être investi dans l’amélioration de la vie de notre peuple.
Ce que nous avons, c’est une vision, une conviction et une détermination à résister à la corruption et construire un meilleur continent.
Nous avons déjà fait des progrès. La Guinée a signé l’Initiative de transparence des industries extractives ainsi que d’autres pays africains, le Royaume-Uni, la France, l’Australie, la Norvège et les Etats-Unis. Nous développons de nouveaux partenariats à long terme basés sur l’égalité avec des sociétés minières responsables, pour fournir un engagement à long terme, pour créer des emplois et des avantages durables qui soient mutuellement profitables.
Nous saluons notre nouveau partenariat avec les Etats-Unis dans le cadre de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives. C’est un nouveau pas important dans le combat global contre la corruption.
Ce qu’il nous faut maintenant, c’est le soutien des pays développés dans la construction d’un climat d’affaires global qui permette à ceux qui respectent les règles de prospérer, et bloque ceux qui ne les respectent pas.
Nous félicitons le gouvernement britannique pour sa présidence du G8. Nous le félicitons pour son leadership et sa fermeté face à ceux qui disent que la transparence est une menace pour les affaires, ou tout simplement, irréalisable.
Rappelons-nous de ceux qui ont dit la même chose par rapport à l’allégement des dettes des pays pauvres, lorsque la Grande-Bretagne avait dernièrement tenu la présidence du G8. Mais comme le G8 est resté ferme, de nombreux pays africains ont pu remplacer ses remboursements écrasants, par des dépenses dans les services essentiels comme l’électricité, l’eau potable et l’éducation.
Aujourd’hui, nous exhortons les autres pays à se tenir aux côtés de la Grande-Bretagne. Nous avons besoin du soutien mutuel des pays développés et ceux en voie de développement pour créer un climat d’affaires global juste et transparent.
Nous avons un choix. Nous avons une chance. En travaillant ensemble – les entreprises et les gouvernements -, nous pourrons tous en bénéficier. Je vous remercie.
Transmis par le Bureau de Presse de la Présidence