La guerre contre Boko Haram au Nigeria coûte au Tchad moins cher que son intervention au Mali. Mais elle n’est pas donnée pour autant.
“Les premières semaines au Mali nous avaient coûté autour de 60 milliards de F CFA [plus de 90 millions d’euros]. Cette fois, ce sera beaucoup moins cher.” L’analyse est celle d’un expert logistique de l’armée tchadienne après avoir passé en revue les différents chapitres des dépenses engagées depuis l’entrée en guerre contre Boko Haram. Fin janvier, soit deux semaines après le début des interventions, le décompte s’établissait à 9 millions d’euros. Selon d’autres sources, ce montant pourrait atteindre, en moyenne, 7 millions d’euros par mois.
Tous ces coûts sont supportés par le Trésor public, à qui il a été demandé d’accorder la priorité aux sollicitations de l’état-major, sans perdre de vue le fonctionnement quotidien de l’État ni suspendre la mise en oeuvre des projets de développement. Et ce malgré la chute du cours du pétrole, première ressource du pays. Les responsables des principales sociétés pétrolières ont d’ailleurs été reçus quelques jours après l’entrée en guerre par le chef de l’État, qui leur a demandé d’augmenter leur production.
Idriss Déby Itno compte aussi sur les soutiens régionaux (la Communauté économique des États de l’Afrique centrale a créé un fonds d’urgence de 76 millions d’euros pour soutenir le Tchad et le Cameroun) et internationaux. Lors de sa visite à N’Djamena, le 21 février, Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères, a promis de plaider la cause du Tchad auprès du Fonds monétaire international (FMI).
Aussitôt dit, aussitôt fait : la directrice générale du Fonds, Christine Lagarde, s’est entretenue le 24 février au soir, par téléphone, avec le Premier ministre tchadien, Kalzeubé Payimi Deubet.
Jeuneafrique