Nigeria: l’ancien président Obasanjo quitte le parti au pouvoir

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L’ancien président Olusegun Obasanjo a quitté sur un coup d’éclat lundi soir le parti au pouvoir au Nigeria, dont il était un pilier, six semaines avant l’élection présidentielle, ont confirmé mardi la présidence et le parti.

M. Obasanjo a publiquement déchiré sa carte de membre du Parti Démocratique Populaire (PDP), une défection qui intervient alors qu’il avait récemment accusé M. Jonathan d’être prêt à frauder pour remporter la présidentielle du 28 mars.

M. Obasanjo, ancien général de 77 ans, a dirigé la junte qui a contrôlé le Nigeria entre 1976 et 1979, avant de devenir en 1999 le premier président démocratiquement élu à la fin des dictatures militaires, puis d’être réélu pour un second mandat jusqu’en 2007. Il est resté depuis un mentor du PDP et jouit d’une large popularité.

Son soutien à Goodluck Jonathan lors de son élection en 2011 avait été déterminant. Mais les relations entre les deux hommes ont viré à l’aigre depuis.

M. Obasanjo a récemment déclaré que Muhammadu Buhari, le principal rival de M. Jonathan pour l’élection présidentielle, saurait mieux comment combattre le groupe islamiste armé Boko Haram, et faire reculer la corruption endémique dans le pays.

Pour autant, il s’est gardé d’offrir son soutien à M. Buhari, candidat du Congrès progressiste (APC), lui-même ancien gradé ayant accédé au pouvoir par un coup d’État au début des années 80.

Le coup d’éclat de M. Obasanjo faisait la Une des médias nigérians mardi.

“C’est un coup de tonnerre pour le parti au pouvoir mais ce n’est pas une grande surprise car la rupture était patente depuis un moment”, a déclaré à l’AFP le commentateur politique Chris Ngwodo. “Cela montre à quel point le président (Jonathan) est isolé, ses soutiens ont fondu depuis deux ans”.

Pour Dapo Thomas, professeur de sciences politiques à l’université d’État de Lagos, le départ de M. Obasanjo handicape le PDP et donne l’avantage à l’APC pour l’élection à venir, soulignant son “poids et son influence dans le parti et sur la scène internationale”.

C’était comme “un colosse au PDP”, parti qui risque désormais “une défaite complète aux élections du mois prochain”, selon Dapo Thomas.

La présidentielle sera couplée avec des élections législatives et sénatoriales, qui seront suivies en avril par les élections des gouverneurs et des assemblées des États.

AFP




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