L’avenir du fouta et de ses enfants n’a jamais été incertain comme aujourd’hui. Le fouta est en danger et ses enfants sont quotidiennement violés, abusés et parfois froidement abattus par les forces de sécurité un peu partout dans le pays. Malgré ces tueries et ces menaces à répétition, celui qui fait tacitement office de leader du fouta à cause de la grandeur de son parti, reste indifférent et ne se soucie point de l’avenir de cette région. Aujourd’hui plus qu’hier, l’avenir et la survie des enfants du fouta est un enjeu qui doit interpeller tous les intellectuels de la région et particulièrement celui qui a bénéficié de l’unité de tout le fouta, d’autant plus que cette unité est le fruit de nombreux sacrifices de la part de certains dignes fils du Fouta qui ont su contenir leurs ambitions personnelles pour redonner espoir à la jeunesse de voir un jour le fouta unit et prospère. Le fouta, notre fouta natale a toujours souffert du comportement de certains de ses enfants qui n’ont jamais voulu sécher ses larmes qu’elle verse depuis 1958. Nos aïeuls ont versé leur sang et sacrifié leur vie pour nous offrir cette belle région, alors frères et sœurs, nous avons l’obligation de léguer une fouta prospère à nos propres enfants.
L’heure est grave et l’horizon ne montre aucun signe rassurant pour nous maintenir inactif par rapport à ce qui nous guette. C’est maintenant qu’il faut lancer le débat sur l’attitude de celui qui est considéré actuellement comme le leader consensuel du Fouta. Ce débat nous amène à poser et à nous poser plusieurs questions. Défend t-il les intérêts du fouta ‘ Protège t-il les enfants du Fouta ‘ A-t-il honoré les engagements pris avec doyen Bâ Mamadou et Bah Oury fondateur du Parti qu’il préside aujourd’hui’ Est t-il l’homme qu’il nous faut dans ce contexte actuel pour nous guider ‘ Mérite t-il encore notre soutien et notre mobilisation ‘ Faut –il le changer ou le recycler maintenant ou patienter encore ‘ Ce sont ces questions qui taraudent dans les têtes de tous les enfants du Fouta, de toutes obédiences politiques confondues.
Pour nous, il est extrêmement important de constater et d’avouer que le bilan politique et social du leader du Fouta est négatif.
Il n’a rien su faire de la grande mobilisation du Fouta derrière lui, pourtant en politique la mobilisation est un atout et à la fois un facteur déterminant pour la victoire. Malgré l’échec de la présidentielle de 2010, il n’a rien changé dans sa façon de guider le Fouta, il reste sourd aux aspirations de la jeunesse, des sages du Fouta et n’entreprend rien pour les rassurer malgré la gravité de la situation. Nous n’allons pas nous attarder sur les nombreuses erreurs et fautes politiques du leader, ce qui nous intéresse ici c’est d’inviter tous les ressortissants du Fouta à ouvrir le débat sur l’avenir de notre belle région.
Sur le plan social, l’échec est encore plus accablant pour le « fameux leader » du Fouta. Il a relégué les violations des droits humains, dont les ressortissants du Fouta sont les principales victimes, aux oubliettes. Comme il avait qualifié ses alliés du second tour, il ne mouille pas sa chemise pour faire libérer ses nombreux militants qui croupissent en prison. Il a eu peur de défendre son propre vice-président et fondateur du Parti dans l’affaire du 19 juillet 2011, alors on se demande s’il est capable de défendre un ressortissant lambda du Fouta. Il ne se soucie point de ses collaborateurs, le dernier exemple est l’attentat manqué contre El hadj Modi Sidy du conseil politique de son Parti.
Il est quand même important d’indiquer ici que la victoire politique de Bah Oury est d’avoir réussi à faire croire aux ressortissants du Fouta que le Parti qu’il a fondé est le seul Parti politique susceptible de les défendre ; il a fallu certes plusieurs sacrifices mais la majorité de l’opinion a accepté cette réalité. Et c’est cette réalité qui nous pousse à exiger le débat en tant que digne fils du Fouta.
C’est pour tous ces nombreux faits que nous invitons tous les ressortissants du Fouta à une journée de réflexion sur le leadership de notre région. N’acceptons plus la domination d’une majorité négative sur une minorité positive qui agit de manière efficace pour sauver notre Fouta natale. Aimons et battons- nous pour défendre le Fouta et ses enfants. Si nous ne savons pas où nous allons alors n’oublions pas d’où nous venons car, le Fouta ne s’oublie pas.
Que Dieu bénisse et protège le Fouta et ses enfants.
Marwane Diallo