À Genève, des chefs des diplomaties occidentales tentaient vendredi soir de négocier avec Téhéran un accord sur le nucléaire iranien. Le ministre des Affaires étrangères russe, qui ne devait pas participer à la réunion, est attendu sur place samedi.
Après des années de blocage, les négociations sur le dossier du nucléaire iranien pourraient enfin aboutir à un accord, samedi 9 novembre. Les ministres des Affaires étrangères des États-Unis, du Royaume-Uni, de la France et de l’Allemagne, ainsi que le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, doivent en effet poursuivre, à Genève, leurs discussions sur ce programme nucléaire controversé. Participant de dernière minute, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, se joindra samedi aux négociations.
“Il y a peu de chances que l’on parvienne à un accord dès ce soir”, explique Antoine Mariotti, envoyé spécial de FRANCE 24 à Genève.
Au cours de la journée de négociations, le secrétaire d’État américain, John Kerry, qui a interrompu une tournée au Proche-Orient pour l’occasion, s’est longuement entretenu avec son homologue iranien, Mohammad Javad Zarif. Ce dernier avait déclaré, mardi 5 novembre, sur l’antenne de FRANCE 24, qu’un accord sur le programme nucléaire de Téhéran pourrait être scellé cette semaine.
“Pas d’accord à ce stade”
Quelques heures auparavant, peu après son arrivée sur le sol suisse, John Kerry avait nuancé l’avancée des négociations. “Je veux souligner qu’il n’y a pas d’accord à ce stade […] Je pense que personne ne devrait se méprendre sur le fait qu’il reste d’importantes divergences à combler”, avait-il indiqué.
Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, arrivé vendredi matin, s’est également montré prudent. “Rien n’est encore acquis”, a-t-il affirmé, qualifiant les discussions de difficiles. “Nous voulons un accord qui soit une première réponse solide aux inquiétudes liées au nucléaire iranien”, a-t-il ajouté.
Ce qui se négocie à Genève n’est pas l’accord final.
François Nicoullaud, ancien ambassadeur de France à Téhéran
Cette réunion ulcère par ailleurs l’État hébreu, dont l’Iran est l’ennemi juré. Israël a d’ailleurs adressé une mise en garde aux Occidentaux au sujet d’un potentiel accord, assurant qu’il ne se sentirait pas tenu par un tel accord.
Les discussions de l’Iran et du groupe des “5+1” sont centrées sur une proposition de l’Iran, non rendue publique, selon laquelle Téhéran accepterait de geler une partie de son programme en échange de la levée de certaines sanctions internationales qui asphyxient son économie. La délégation iranienne a clairement fait savoir à ses interlocuteurs qu’ils devraient envisager un allégement des sanctions pétrolières et bancaires dès la première phase de tout accord provisoire.
L’enrichissement d’uranium par l’Iran est au cœur des inquiétudes des pays occidentaux et d’Israël, qui craignent que l’uranium enrichi à 20 % soit utilisé pour obtenir de l’uranium à 90 % pour un usage militaire.
France24