Guinée: massacres du 28 septembre 2009, ‘’ je pense que les conditions ne sont pas requises pour que ces juges d’instruction puissent exercer leur travail’’ dixit le président du collectif des associations des victimes

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Trois ans depuis les événements douloureux du 28 septembre 2009, la justice n’est toujours pas rendue. Trois juges ont été commis pour mener les enquêtes et depuis lors, seulement 6 personnes ont été formellement inculpées. Notre rédaction a rencontré le président du collectif des associations des victimes pour savoir dans quel état se trouveraient ces personnes et tant d’autres interrogations.

Afrinews.org: présentez vous à nos lecteurs’

M. Ibrahima Barry: Je suis le président du collectif des associations des victimes des événements du 28 septembre. Dans ce collectif nous avons cinq associations dont l’AFADIS, l’AFEVIMA, l’AFFV, l’AVIPA et MEDISAC.

Afrinews.org: M. Barry, nous sommes à quelques heures de la commémoration des événements douloureux du 28 septembre 2009, est-ce que vous pouvez nous dire quels sont les préparatifs aujourd’hui que vous avez mis en œuvre pour commémorer cette journée’

M. Ibrahima Barry: malheureusement, comme toutes les années ont sent bien que mal des problèmes que nous avons rencontrés sur le terrain et malgré tout nous allons organiser cette commémoration à la mosquée Fayçal de 8heures à 10heures et de 11heures à 12heures, une conférence de presse à la maison de la presse à coleah.

Afrinews.org: dans quel état se trouve les victimes ‘

M. Ibrahima Barry: dans un grand état de souffrance, mais dirons nous que cela 3 ans qu’il y a eu ces massacres là. Donc y a beaucoup d’ambulatoire qui ont retrouvé la santé mais vraiment ils sont dans une grande souffrance pour la simple raison qu’elles ont un problème. Certains d’entre eux ont un problème psychologique. C’est en cela que nous en appelons précisément au ministère de la santé de faire en sorte que ces victimes soient suivis parce que généralement c’est les dégâts collatéraux des événements que nous percevons à longueur des journées parce que nous sommes en proximité avec les victimes.

Afrinews.org: on va revenir un peu en arrière, vous avez dit que vous aviez des difficultés pour commémorer cette journée. Est-ce que vous pouvez nous dire au moment où nous sommes si vous avez obtenu l’autorisation pour mener vos activités’

M. Ibrahima Barry: Merci! Nous ne cherchons pas l’autorisation, nous informons en fait les différentes sociales et toutes les institutions et voilà nous allons y aller. En fait notre problème c’est la perception. Quand on va déposer le courrier, c’est le retour, ont sent que les gens sont crispés, ils ont peur un peu du 28 septembre dont on sait trop pourquoi. Nous, nous ne sommes pas dans la victimisation, nous voulons aller vers la réconciliation nationale mais pour cela nous demandons seulement qu’il y ait justice.

Afrinews.org: Justement vous parlez de justice, récemment, il y a eu l’inculpation de certains officiers et responsables du CNDD à l’époque. Comment vous avez accueilli ces nouvelles ‘

M. Ibrahima Barry: Bon, il faut saluer l’avancée de la justice guinéenne. Nous avons six inculpations à ce jour et la dernière en date c’est le 13 septembre de Monsieur chérif Diaby ancien ministre du gouvernement de Dadis camara a été inculpé. Nous saluons mais nous disons qu’il y a beaucoup à faire parce que tous cela c’est des 2ème couteaux. Nous on veut que la justice puisse s’activer. Je veux vous rappeler qu’en ce jour il y a 40 victimes seulement qui ont été entendus par les juges d’instructions donc, on va faire un petit calcul arithmétique, nous avons 6000 victimes, pendant 3 ans il y a 40 victimes qui ont été entendus donc, si on veut faire les calculs même mes petits enfant ne seront pas là pour que toutes ces victimes soient entendues. Il faut que le gouvernement précisément le ministre de la justice mette des moyens à la disposition des juges d’instruction pour que ce problème soit diligenté.

Afrinews.org: pour la commémoration de cet anniversaire, est-ce que vous avez bénéficié du soutien des ONG ‘

M. Ibrahima Barry: malheureusement à ce jour, nous n’avons bénéficié d’aucun soutien. C’est du bénévolat qu’on fait. Et il faut saluer vraiment les associations des victimes du camp boiro qui nous ont apporté leur soutien parce que nous sommes ensemble dans cette commémoration. Nous luttons ensemble pour la même cause. Tout ce qui a été fait et tout ce qui va être fait a été l’œuvre des victimes.

Afrinews.org: M. Barry vous avez choisit d’aller à la mosquée Fayçal pour faire la prière aux victimes et une rencontre avec les journalistes, mais nous avons appris qu’une association entend marcher ce jour, est-ce qu’on vous a contacté’

M. Ibrahima Barry: non, on n’a pas été contacté mais, nous même si on avait été contacté, on allait pas répondre. Je pense que c’est ne pas le moment, c’est ne pas le lieu vu la situation sociopolitique. Nous nous voulons être neutres et nous voulons marquer cette neutralité vis-à-vis des politiques. C’est pour cela expressément cette année nous n’avons pas demandé le stade du 28 septembre. Regardez un peu ce qui s’est passé à Bomboli la dernière fois, ce qui s’est passé le lendemain des manifestations. Nous ne voulons pas être coupables de cela. Demander aujourd’hui une marche et qu’il y ait d’échauffourées de cette marche on sera de toute manière imputable et nous, toute vie humaine est très importante pour nous, c’est pour cela on préfère se recueillir dans les mosquées prier à la mémoire de nos martyrs et aller faire une conférence de presse. Je pense qu’on peut faire aussi le combat par la plume et les idées.

Est-ce que vous faites confiance aux juges commis au dossier ‘

Afrinews.org: je vais répondre directement à votre question, les porter confiance, oui, mais en même temps les porter confiance ne fait pas le boulot que nous, on attend d’eux pourquoi parce qu’ils n’ont pas le matériel. C’est le point d’interrogation parce qu’avant de faire le travail il faut qu’il y ait le matériel requis pour pouvoir le faire et 3 juges d’instruction ne peuvent pas gérer 6000 dossiers. Ce n’est pas possible. Donc je pense que dans ce cas de figure ce n’est même pas la confiance à ces juges d’instruction ou pas ‘ Mais je pense que les conditions ne sont pas requises pour que ces juges d’instruction puissent exercer leur travail et là c’est compliqué.

J’en appel toujours au gouvernement à la justice de porter assistance à ces juges d’instructions de mettre le matériel et les moyens de ces juges d’instructions pour qu’ils puissent gérer ce dossier du 28 septembre.

Afrinews.org: Est-ce que vous avez la confiance que le gouvernement ait la volonté de vous assister pour que justice soit rendu ‘

M. Ibrahima Barry: oui et non, parce que pour l’instant il y a des inculpations, donc à voir les inculpations on peut se dire que le gouvernement se s’émaille mais les faits nous pensons qu’il y a beaucoup d’autres choses encore à faire pour nous démonter réellement qu’il veule aller très réellement dans cette procédure judiciaire. C’est-à-dire l’inculpation des 1èrs couteaux. Pour l’instant on a juste l’inculpation des 2èmes couteaux des sergents, des lieutenants. Bon des colonels c’est vrai on a un colonel qui fait parti du gouvernement mais on peut faire plus. C’est juste une inculpation qui n’est pas une accusation. Il y a la présomption d’innocence. Moi je pense qu’on peut faire d’avantage.

Afrinews.org: quel appel avez-vous à lancer aux partis politiques, au gouvernement et aux victimes’

M. Ibrahima Barry: tous d’abord je vais m’incliner encore une fois et toute l’association et le collectif avec moi au près des victimes et demander que Dieu bénisse les victimes et qu’il accorde le paradis à ceux qui sont tombés ce jour là dans ce stade. Maintenant je vais lancer un appel aux partis politiques, au gouvernement en les demandant de la pondération. Que la guinée est une et indivisible de faire en sorte que les enfants guinéens et les petits enfants puissent grandir dans la quiétude. Qu’un mort est égal à 100 morts, est égal à 1000 morts. Et sur ça nous demandons vraiment chacun de ce parti là fait fasse à la responsabilité et que s’arrête une fois pour toute et que plus jamais ça!

Afrinews.org: merci M. Barry

M. Ibrahima Barry: c’est moi qui vous remercie

Interview réalisée par Abdoulaye Maci Bah en collaboration avec Malick diallo pour afrinews




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