La récente tournée du président Alpha Condé a été largement commentée cette semaine dans les colonnes des journaux parus. L’Indépendant dans son N°993 du 5 juillet a titré à propos, Alpha Condé à Paris, les péripéties d’un voyage mouvementé. Si l’auteur du papier rappelle les différentes étapes de ce voyage, qui vont du sommet Rio plus 20 en passant par Kuala Lumpur, il met un accent particulier sur l’étape française où la démonstration de force entre partisans et opposants du président sous fond de tension n’est pas passée inaperçue. ‘’Le ton a été donné par les partisans du président Condé le vendredi 29 juin à son arrivée à Paris. Les détracteurs du camp présidentiel l’accusent d’ailleurs d’avoir distribué des espèces sonnantes et trébuchantes à des membres de la diaspora guinéenne en France et dans les pays environnants, avec pour but d’empêcher l’opposition de faire entendre sa voix à travers des contre manifestations.’’ Pourtant, les deux blocs de l’opposition dite radicale avaient projeté des actions à l’issue de ce voyage présidentiel. ‘’La section française est passée à l’action le samedi 30 juin à travers une manifestation devant l’assemblée nationale française située dans le 7ème arrondissement de Paris. Ils ont mis l’occasion à profit pour tirer à boulets rouges sur Alpha Condé et son gouvernement.’’
Largement commenté sur la toile, les dénonciations portaient sur ce que l’opposition qualifie de : « Violations quasi récurrentes des droits humains par l’actuel gouvernement, de tentative de musèlement de l’opposition, d’arrestations arbitraires sur fond de répressions visant des opposants. Ils n’ont pas occulté l’aspect économique avec des soupçons de corruption qui commencent à peser sur la présidence et certains ministres de la République faisant allusion à cette fameuse affaire de 25 millions de dollars contractés auprès d’un homme d’affaires sud africain par le gouvernement, qui continue de faire les choux gras de la presse locale.’’
De son côté, la rencontre que Alpha Condé devait avoir avec la communauté guinéenne a tourné plutôt à des attaques contre l’opposition. ‘’ Alpha Condé qui excelle dans ce genre d’exercice n’a pas fait de cadeau à Cellou Dalein Diallo et ses pairs, flétrissant à sa manière leur manque de programme de société. Il voit d’ailleurs dans l’empressement de certains hommes politiques à aller aux législatives, un moyen de se mettre à l’abri de toute poursuite pour d’éventuels cas de malversation. Il a fait porter la responsabilité de la situation désastreuse de son pays à ses prédécesseurs.’’
Le Démocrate dans son N°616 du 3 juillet, a lui aussi écrit sur cette visite d’Alpha Condé en titrant, Alpha devant la communauté guinéenne de Paris, Dr Ditinn m’a dit que Dalaba me préfère que Dalein. Cette révélation du président a été faite au cours de sa rencontre avec la communauté guinéenne de paris, révélation selon laquelle Dr Ditinn lui aurait confié que Dalaba le préfère à Dalein. ‘’Alpha Condé a tout d’abord cité les réalisations effectives de son gouvernement dans le Foutah Djallon.
Selon lui, il y a quelques années, pour se rendre de Labé à Sagalé, cela faisait 3 heures, maintenant, on y met moins d’une heure.’’ Parlant de la confidence qui lui aurait été faite par Dr Ditinn, alpha : ‘’Dr Ditinn, leader politique m’a dit que Dalaba me préfère que Cellou Dalein car leur pont n’a été construit que par mon gouvernement et les routes sont en train d’être faites.’’ Et le journaliste de commenter cette révélation qui selon lui : ‘’Prouve à suffisance la fourberie de certains opposants guinéens quant on sait que Dr Ditinn fait partie des grandes gueules du Collectif des partis pour la finalisation de la transition. Lui dont les sorties dans les médias sont teintées de critiques acerbes contre le pouvoir d’Alpha Condé. Mais voilà que dans l’ombre, il cire les pompes du professeur certainement dans l’espoir de bénéficier d’un strapontin.’’
Le journal, La République dans son N° 333 du 6 juillet, est allé au delà de la simple visite d’Alpha Condé en faisant une analyse sur les raisons de son anti-Sarkozysme. Cela, en partant de la petite phrase qu’il a prononcée au sujet du départ de Nicolas Sarkozy de l’Élysée. ‘’En visite à Paris, le Pr Alpha Condé a encore régalé les médias assoiffés de petites phrases qui dérangent en décochant une flèche contre l’ex président français Nicolas Sarkozy.’’ Celui qui est appelé le premier président démocratiquement élu de la Guinée a pratiquement tiré sur l’ambulance Sarkozy le samedi 30 juin : ‘’Depuis que Sarkozy est parti, je dors bien, voire même très bien. Mon médecin peut le confirmer’’, a martelé Alpha Condé. Mais pourquoi tant de haine anti-Sarkozy s’interroge l’auteur du papier avant de noter les commentaires à ce sujet. ‘’Alpha Condé n’est pas le seul chef d’État africain à en vouloir à ce point à M. Sarkozy dont on dit que son règne a été marqué par de nombreuses crises en Afrique avec en prime la chute du guide libyen Khadafi et de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire.
Des crises et d’autres qui ont grossi les rangs des anti-Sarkozy sur le continent noir et au-delà.’’ Et faisant allusion aux non-dits d’Alpha Condé, le journaliste note : ‘’Il y a sans doute un autre argument que le Pr Alpha Condé n’a pas évoqué. C’est le sentiment de son régime d’avoir été victime de deux poids deux mesures de la part du gouvernement de Nicolas Sarkozy. En effet, sa première visite en France n’aura accouché que d’une souris en termes d’assistance financière faite à la Guinée par l’État français. Moins de dix millions d’euros alors que quelques temps après, la Côte d’Ivoire d’Alassane Dramane Ouattara obtenait une aide de 300 millions d’euros en un tour de main. Et comme pour irriter davantage les autorités guinéennes, la France annonce une assistance financière de plus de 150 millions d’euros pour le Sénégal au lendemain de l’élection de Macky Sall. Cette inégalité de traitement, Alpha Condé se l’expliquait difficilement. D’ailleurs, il en a donné un bout de sa version dans cette phrase prononcée à Paris. « Je suis toujours content que quelqu’un qui est de la même tendance que moi, soit le président dans un pays comme la France, qui a des relations très étroites avec la Guinée. »
Le deuxième sujet de cette revue, qui est la libération de certains accusés dans l’affaire de l’attaque de la résidence du président le 19 juillet dernier, a été abordé par Le Populaire dans son N°307 du 5 juillet sous le titre, Konaté menace, Alpha s’exécute, la justice libère. Avec un sous titre qui est le doute se renforce sur l’attentat du 19 juillet, les avocats jubilent, le journaliste a fait un bref rappel avant d’en venir au fait, c’est-à-dire la libération de certains accusés. ‘’Ce jeudi 2 juillet, à quelques jours de la commémoration de l’attaque de la résidence privée d’Alpha Condé à Kipé survenue dans la nuit du 18 au 19 juillet, quatorze détenus ont bénéficié d’un non lieu, à la grande satisfaction des avocats Me Mohamed Doumbouya, Me Salifou Béavogui et leurs collègues qui vont devoir se préparer à la bataille judiciaire devant la Cour d’Assises dont l’ouverture est annoncée pour bientôt.’’ Le journaliste continue en écrivant que : ‘’D’après des sources pénitentiaires, ils croupissent toujours en prison comme si rien n’était. Sans doute en attendant le retour du chef de l’exécutif parti en tournée internationale.’’ Autant de faits selon l’auteur du papier qui renforcent le doute évoqué par les avocats des détenus dans cette affaire quia été le mobile du kidnapping et de l’incarcération de plusieurs anciens dignitaires du régime militaire déchu et des militants membres de l’UFDG, le parti de l’opposant Cellou Dalein Diallo. D’autres par contre, y ont échappé : ‘’Parmi ceux qui ont échappé à la vague d’arrestation préconçue, qui étaient dans l’obligation de prendre la clé des champs comme le vice président de l’UFDG, Bah Oury, l’ancien ministre Secrétaire général de la présidence Tibou Kamara, l’homme d’affaires Diallo Sadakaadji nommément cité par Alpha Condé en personne dans deux médias dakarois.’’ Mais près d’un an après, lit on, le boulot abattu par le collectif des avocats de la défense a permis à la justice qui redore petit à petit son blason, d’accorder un non lieu tout à fait normal puisqu’il n’y a aucune preuve de leur participation au prétendu attentat.
‘’Au tableau, les avocats ont obtenu pour le moment 14 bénéficiaires d’un non lieu et 1 libération concernant le général Nouhou Thiam. Le dossier des autres détenus militaires et civils a été renvoyé devant la cour d’Assises. C’est le cas de Bah Oury et du banquier Alpha Saliou Wann. Quant aux militaires De Gaulle, Jean Guilavogui, Emile Guilavogui, Alpha Oumar Boffa Diallo-AOB… ils ont été renvoyés en correctionnel.’’
Sur le même sujet, Le Démocrate dans son N°616 du 3 juillet a titré, Affaire du 19 juillet, Nouhou Thiam libéré. Après un rappel sur l’attaque, l’auteur du papier écrit : ‘’ Près d’une année après, la chambre de mise en accusation de la Cour d’appel de Conakry a finalement statué sur le cas des détenus. 14 personnes ont bénéficié d’une mise en liberté dont le général Nouhou Thiam. ‘’ Les autres sont : ‘’ Commandant Aidor Bah, Commandant Mamadou Bondabon Camara, Capitaine Mamadou Sadjo Diallo ; Colonel Samba Oury Diallo, Issiaga Camara, Lieutenant colonel Mohamed Sow, Mamadou Yéro Diallo, Abdoulaye Manè, Lieutenant Kémo Condé, Mohamed Kaba ; lieutenant Mohamed Condé, Elhadj Boubacar Diallo, Sambarou Diamakani.’’
L’Indépendant dans son N°993 du 5 juillet, a titré à propos, attaque contre la résidence du président, vers un procès retentissant. Un groupe d’une vingtaine de civils et de militaires sera jugé par la Cour d’Assises. Le procès qui s’annonce pourrait être retentissant d’autant qu’un des leaders de l’opposition figure parmi les présumés auteurs de l’attaque. Un des porte parole de l’opposition Dr Faya Millimono doute lui de la capacité de la Justice à dire le droit dans cette affaire. Par ailleurs, il regrette que la maison qui fut la cible de l’agression ait été rénovée parce que si elle était restée en l’état, des expertises balistiques auraient pu être demandées pour permettre de savoir si toutes les déclarations sont vérifiables. ‘’Mais du moment que la Justice a accepté que la maison soit rénovée, des preuves ont été détruites. Et donc, toute déclaration de condamnation ne sera que parjure, parce que la justice ne sera pas rendue dans cette affaire’’, tempête Faya Millimono.
Sur la demande de compte du congrès américain sur l’affaire des 25 millions de dollars Le Populaire dans son N°307 du 5 juillet a titré, Affaire deal secret de 25 millions de dollars de Palladino, les Républicains demandent au Congrès américain d’enquêter. ‘’Le deal secret signé entre le gouvernement guinéen et la société Palladino, impliquant un partenaire américain avec l’appui de l’administration Obama, pourrait coûter des milliards aux entreprises américaines, selon les principes de sa politique étrangère. Ce qui explique l’implication du Congrès qui devrait examiner ce dossier à la demande des Républicains afin de protéger les investisseurs américains, dévoiler les manigances politiques entourant ce deal et éventuellement poursuivre les coupables. ’’
Sur la même question, L’Indépendant dans son N°993 du 5 juillet, a titré, Affaire 25 millions de dollars, le Congrès américain s’en mêle. ‘’ Aux États-Unis, l’affaire des 25 millions de dollars s’invite dans la campagne électorale américaine qui doit dans quelques mois opposer le républicain Mitt Romney et le démocrate Barack Obama. Le groupe républicain accuse carrément Barack Obama d’avoir trahi les compagnies américaines en accordant à la Guinée le statut de membre de l’AGOA qui permet à la Guinée d’avoir accès au marché américain en payant peu ou pas de droit de douanes sur les produits fabriqués en Guinée alors que la Guinée s’apprête à les exproprier à travers ce deal.’’
Le groupe demande au Congrès de voir s’il existe une relation entre le prêt de 25 millions de dollars et le nouveau code minier de la Guinée. ‘’ pour les auteurs du texte, ceci est important parce que cela démontrerait la motivation de Palladino pour l’octroi du prêt, à savoir accéder à des informations privilégiées sur les plans futurs et l’état d’esprit des guinéens pour la nationalisation éventuelles des actifs miniers dont certains appartiendraient à des multinationales américaines. ‘’ Le ministre Fofana des Mines traité de menteur. ‘’ Le groupe accuse carrément le ministre guinéen des mines Mohamed Fofana de mentir lorsque ce dernier dément que le deal ne pouvait pas donner accès à 30 pour cent des actifs miniers de la guinée, réfuté par sa signature sur la convention de crédit.’’
Le Démocrate dans son N°616 du 3 juillet, lui a plutôt parlé de cette affaire avec les lourdes accusations portées par le leader Cellou Dalein contre Alpha Condé. Cellou Dalein vient de jeter un pavé dans la marre du président Condé en disant qu’entre les deux tours de la présidentielle de 2010, un des candidats aurait emprunté les 25 millions de dollars pour financer sa campagne électorale. Et que l’accord signé avec Palladino serait une régularisation de ce prêt contracté par ledit candidat. Qui ne serait autre aux yeux de Cellou Dalein que son challenger Condé, durant le second tour. « Un gouvernement qui signe un accord de prêt de 25 millions de dollars, qui ne publie pas cet accord, qui le garde de manière confidentielle pendant un an, alors qu’un tel accord doit être ratifié par le parlement suscite des interrogations », a dit Dalein. Qui continue en accusant en ces termes :
‘’Dès que la presse s’en est fait écho, Alpha Condé a envoyé une délégation à Washington pour demander pardon au Fonds monétaire international et à la Banque mondiale. Après, il a procédé immédiatement à l’annulation de l’accord et au remboursement. On prend de l’argent dans le Trésor public pour rembourser les créanciers sans donner les preuves que ce montant a été effectivement versé.’’
Source: guineenews.org