La situation en Guinée “présente des risques” de tension mais aussi des “opportunités immenses” de dialogue au sein du Parlement issu des législatives du 28 septembre, a estimé vendredi Saïd Djinnit, représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en Afrique de l’Ouest.
“Les résultats définitifs proclamés par la Cour suprême doivent être acceptés par tous. Nous ne pouvons pas ignorer les frustrations des uns et des autres. Cette situation présente des éléments de risques”, a indiqué à la presse M. Djinnit à l’issue d’une réunion des chefs des missions de paix des Nations unies en Afrique de l’Ouest.
“Il y a des problèmes économiques et sociaux qui peuvent malheureusement exacerber ce genre de tension”, selon M. Djinnit. “La situation présente des risques mais aussi des opportunités immenses pour aller de l’avant”, a-t-il cependant ajouté.
Selon lui, les hommes politiques guinéens “ont désormais la possibilité d’aller à l’Assemblée nationale où le dialogue institutionnel doit s’approfondir”, avec une institution “représentative où le pouvoir a une majorité simple (avec 53 députés pour le parti au pouvoir sur 114) et l’opposition fortement représentée”.
“C’est une invitation faite par le peuple de Guinée à leurs leaders pour qu’ils discutent à l’Assemblée nationale, pour construire ensemble la Guinée, dans le respect des règles du jeu démocratique”, a-t-il poursuivi.
Un jeune a été tué par balle et au moins dix sept civils blessés lundi à Conakry, en marge d’une “journée ville morte” à l’appel de l’opposition et lors de laquelle deux gendarmes ont également été blessés, selon des sources médicales et des témoins
L’opposition guinéenne avait appelé à cette “journée ville morte” pour protester contre ce qu’elle appelle le “hold-up” du pouvoir aux élections législatives du 28 septembre remportées par le parti du président Alpha Condé et ses alliés.
Plusieurs incidents liés à la contestation des résultats ont eu lieu ces dernières semaines.
Selon les résultats définitifs publiés le 15 novembre par la Cour suprême, le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG, au pouvoir) est arrivé en tête avec 53 députés et, avec de petits partis alliés, le pouvoir a obtenu la majorité absolue (fixée à 58 sièges) à l’Assemblée nationale, comprenant au total 114 élus.
Selon les mêmes chiffres, les partis d’opposition ont obtenu 53 députés.
AFP