« Il s’agit de prendre un décret pour préciser le sens du mot « techniquement » c’est tout et non de toucher à la Constitution » Suite à la vague de rumeurs relatives à des manœuvres imputées , à tort ou à raison, au Pm et destinées à modifier la Constitution guinéenne et le Code électoral, M. Doré a pris sa propre défense sur les ondes de la RTG dans un entretien diffusé le dimanche 22 août, de près d’une heure d’horloge. RTG : Monsieur le Premier ministre, quelles sont les raisons de votre visite ‘ Le Premier ministre Jean Marie Doré : C’est une visite de courtoisie que nous avons voulu faire avec vous pour faire le point de l’avancée dans la gestion du processus pour que le président, qui sera élu le soit de façon légitime, sans contestation. Est-ce que toutes les dispositions sont prises pour que les électeurs se rendent à l’urne le 19 septembre prochain ‘ C’est pas un mystère, le 1er tour a été émaillé de beaucoup d’irrégularités, de lacunes, d’insuffisances mais surtout de manière grave, de manque de logistiques adaptées au terrain pour que les gens votent. Nous sommes entrain de prendre toutes les dispositions pour que tout ce qui a fait défaut au 1er tour puisse être rétabli afin que le futur président élu le soit dans des conditions incontestables. Le gouvernement n’a plus droit à l’erreur. Alors méthodiquement, on va combler les lacunes, on va remédier à tout ce qui a fait défaut. C’est ça ! Quelles sont les irrégularités ‘ Vous avez d’abord un découpage anarchique qui a situé certains bureaux de vote à plus de 200 km des populations… alors que la loi dit que ça doit être à moins de 5km. De telle sorte que dans la région forestière et dans certaines zones de la Haute Guinée, les électeurs ont du renoncer à aller voter par ce qu’ ils ne pouvaient pas parcourir d’énormes distances à pied et même à vélo. Mais, Monsieur le premier ministre, la faute incombe à qui ‘ A la CENI ou au gouvernement ‘ Justement ! Les accords de Ouaga qui constituent une sorte de traité, confiaient au gouvernement d’organiser, de restructurer et équiper l’armée. Mais un fait qui n’a pas été élucidé pose problème : pour contrecarrer l’action normale du gouvernement. Tout le monde s’est mis à empêcher le gouvernement d’assumer ses responsabilités dans la gestion du processus électoral. Parce que nous avons constaté, après 1er tour qu’on avait attribué au gouvernement tout ce qui ne va pas bien. Et la CENI assume le mieux, ce n’est pas bon ! Nous devons faire des élections historiques. Ça veut dire qu’on a violé complètement les accords de Ouaga ‘ Là où je suis, je dois aider le Général Sékouba Konaté à présenter un bilan positif pour permettre au gouvernement de sortir la tête haute de la transition. Et le plus vite sera le mieux. Mais tant que nous serrons là, nous allons nous engager à faire appliquer correctement les lois, à gérer correctement le processus, sans chercher à faire plaisir à quelqu’un. Parce qu’aujourd’hui, à cette phase là, il s’agit obligatoirement de choisir entre Monsieur Cellou Dalein Diallo et Monsieur Alpha Condé . Vous ne pouvez pas échapper à ce choix là, c’est l’un ou l’autre ! Mais nous ne voudrons pas, qu’au soir de la proclamation des résultats, un des candidats, sous prétexte des insuffisances administratives, puisse nous attribuer la cause de son échec. Je refuse catégoriquement que les défaillances soient attribuées au MATAP. Or, qu’est-ce qu’on dit dans la loi… ‘ On dit que la CENI est l’institution chargée de l’organisation de toutes les élections politiques et du referendum en république de Guinée. Elle est techniquement aidée par les départements ministériels concernés par le processus électoral notamment le ministère en charge de l’administration du territoire ; mais ce texte de loi doit obligatoirement être précisé. Parce que techniquement ça veut dire quoi : donc pour qu’on ne conteste pas au MATAP une intervention sur le plan technique, il faut prendre un décret pour préciser le rôle que le MATAP doit jouer à côté de la CENI ! Justement M le premier ministre, nous avons, à travers certains medias, appris votre intention de modifier la constitution ‘ Pour répondre à votre question, je relis pour vous et pour le public qui nous écoute, le paragraphe 2 de l’article 2 du code électoral qui dit que « la CENI est techniquement aidée par les départements ministériels concernés notamment le ministère en charge de l’administration du territoire ». Donc il s’agit de prendre un décret pour préciser le sens du mot « techniquement » c’est tout. Il ne s’agit pas de toucher à la consitution, elle n’est pas concernée. Ce qui est concerné c’est l’article 2 du code électoral. Donc vous comprenez que cela relève du mystère. Pourquoi on n’a pas pu recenser les erreurs avant le 1er tour ‘ Dans un processus aussi compliqué que le processus électoral, vous ne pouvez pas avoir l’œil sur tout. Si nous nous apercevons qu’il y a une lacune qui risque de perturber le processus nous allons corriger immédiatement et c’est ce que nous faisons alors… C’est un vrai mystère sur les causes de tous les croisements , de tous ces hurlements que l’on entend dans la cité et qui n’ont absolument rien à voir avec l’objet du débat. Pour la république de Guinée et pour les deux candidats en lice, il s’agit pour le gouvernement de tout mettre en œuvre pour qu’aucune insuffisance ne vienne entacher la transparence, la régularité et la légalité du scrutin. Parce que ce n’est pas n’importe quel scrutin ! Il ne s’agit pas d’élire un maire, il s’agit d’élire le chef de l’Etat de notre pays et qui a autorité sur les 12 millions de Guinéens. Moi j’ai des responsabilités que j’assume jusqu’au bout. Monsieur le premier ministre, qu’est ce qu’il faut aujourd’hui pour organiser une élection libre, crédible ‘ Contrairement à ce que pensent les gens, si nous voulions tomber dans ce piège, nous aurions commencé par la dissolution de la CENI. Mais si vous dissolvez la CENI aujourd’hui, vous envoyez les élections aux calendes grecques. C’est pourquoi nous, nous pensons qu’il faut corriger les insuffisances de la CENI et ne pas la dissoudre. Mais est ce qu’on ne peut pas revoir la composition de la CENI ‘ Si vous entrez dans ce débat-là, vous n’en sortirez pas, or il faut qu’on fasse les élections le 19 septembre donc tous ceux qui crient ne savent absolument rien de la matière en cause. Notre désir est qu’on tienne la date autant que possible ; mais qu’on tienne la date dans les conditions de transparence telle que, personne ne vienne porter le doigt au gouvernement que je dirige. Monsieur le premier ministre, avez-vous un messager particulier ‘ Je demande à notre peuple de faire confiance au gouvernement de la République. La Guinée, plus que jamais, a besoin que ses énormes ressources soient exploitées et que le produit de l’exploitation soit utilisé à résoudre les énormes problèmes d’éducation, les problèmes de santé, les problèmes de l’habitat, les problèmes d’infrastructures routières… RTG
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Après la polémique sur ses intentions: Le PM rassure les Guinéens
Août 24, 2010, 00:00 am0
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