Alliance pour le 2ème Tour : Sidya Touré maintient le suspense

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Pendant que les autorités de la Transition continuent à faire planer l’incertitude sur la date du second tour de l’élection présidentielle, les tractations pour de possibles alliances autour des deux derniers candidats en lice, ont tendance à bouger mais timidement.

Car les candidats malheureux du premier tour du scrutin qualifiés à tort ou à raison, de ‘’faiseurs de rois’’ continuent à entretenir encore le suspense total et à jouer, au grand dam des candidats en lice, à la spéculation politique. Tel est entre autres, le cas du leader de l’UFR, Sidya Touré, qui a donné la semaine dernière son premier point de presse après la publication par la Cour Suprême des résultats définitifs du premier tour. Ce rendez-vous qui était tant attendu par l’opinion n’aura rien filtré finalement sur les intentions réelles de l’homme en faveur de l’un ou de l’autre candidat restant en course.

En effet, le candidat et président de l’Union des Forces Républicaines (UFR), venu troisième avec 13, 63% à l’issue du premier tour du scrutin du 27 juin dernier était le jeudi 22 juillet devant la presse pour faire, ce qu’il a appelé, le point de la situation après l’arrêt de la Cour Suprême qui a été rendu le mardi 20 juin. D’entrée de jeu, le candidat de l’UFR fera observer toute son amertume quant aux nombreux ratés de ce premier tour de l’élection présidentielle. Selon Sidya Touré, cette élection qui était sensée être celle qui allait permettre à la Guinée de tourner la page de 52 années de misère et de difficultés de tous ordres, n’a été qu’une élection précipitée tant dans le délai que dans l’organisation.

Pour le candidat malheureux de l’UFR, beaucoup de choses ont concouru à rendre cette élection difficile sinon quelque peu ratée, dit-il. Parmi ces causes, Sidya accuse tout d’abord le choix d’une date précipitée, l’acceptation de 24 candidats. Une décision qui, aux dires de Sidya Touré, a entraîné l’effritement de l’électorat et plus grave, affirme-t-il, elle a contribué à donner un caractère ethnique à cette consultation. En dépit de ces ratés et imperfections multiples constatés pendant ce scrutin, le candidat républicain déclare que son parti prend acte de l’arrêt rendu par la plus haute institution juridique du pays, la Cour Suprême et par ricochet accepte les résultats déclarés.

S’adressant aux autorités de la Transition avec lesquelles, notamment le président de la Transition, le général Sékouba Konaté, le torchon brûlait depuis la marche de protestation de ses militants, Sidya les appelle à passer à des choses beaucoup plus objectives et valorisantes pour la suite des élections. ‘’ Les lynchages médiatiques auxquels on a assisté ces derniers temps…, il faut admettre que tout cela est révolu et que tout le monde prenne de la hauteur pour qu’enfin on se consacre au travail qui est le nôtre.

C’est-à-dire le travail qui est celui des responsables de la transition. Qu’on se consacre à l’organisation de la suite de ces élections dans les conditions qui permettraient à notre pays de se retrouver’’, a lancé le président de l’UFR. Parlant de la troisième responsabilité qui, souligne-t-il, doit incomber aux deux derniers candidats en lice pour le second tour, Sidya Touré les exhorte à faire preuve de beaucoup de responsabilité. ‘’La situation de notre pays est fragile. C’est pratiquement un équilibre instable.

Il ne faut pas que pour quelque raison que ce soit, on se permet de jeter de l’huile au feu. Il faudra bannir de cette campagne à venir toute déclaration à caractère ethniciste, régionaliste ou communautaire. Nous souhaitons que le débat soit un débat d’idées, de programme et j’insiste fortement auprès du gouvernement de la Transition à faire en sorte que cette tonalité soit respectée au cours de cette campagne ‘’, interpellera-t-il. S’agissant de la consigne de vote à ses militants, le candidat de l’UFR a déclaré n’avoir pas donné pour le moment de consignes en faveur de l’un ou l’autre candidat en lice. ‘’Nous n’avons pas encore donné de consigne de vote. Nous sommes en discussion avec les leaders politiques. Je les ai reçus et continue de les recevoir. Nous nous concertons avec nos amis.

Le moment venu, nous reviendrons pour dire quelle a été notre décision. Notre parti n’est pas un parti lié à une coordination quelconque ni à une mosquée quelconque. C’est un parti structuré dont les instances sont les seules habilitées à prendre des décisions l’engageant. Le moment viendra où nous serons malheureusement obligés de prendre une décision quant à la suite de ces élections. Je ne souhaitais pas avoir à prendre cette décision. Parce que je ne voudrais pas que cela soit perçu comme, de quelque manière que ce soit, étant la position de notre parti en faveur d’un groupe contre un autre groupe. C’est la raison pour laquelle quand le choix de l’UFR se fera, ce sera un choix basé sur notre programme de développement économique et social pour notre pays.
C’est le parti qui nous offrira le plus de garanties sur l’application de ce programme. Mais le parti avec lequel nous aurons l’alliance la plus forte pour faire en sorte que les responsables, les militants de l’UFR puissent partager le pouvoir avec celui vers lequel nous nous orienterons. Cela doit être clair. Parce que nous voulons jouer un rôle déterminant. Nous avons pris des engagements avec nos militants et nos compatriotes.

Nous pouvons encore apporter une caution sérieuse à cela. Mais cette caution se fera au prix du partage des responsabilités. Nous ne voulons pas une alliance dont nous serons des spectateurs une fois l’alliance passée. Nous sommes actuellement en discussion avec d’autres candidats qui ne sont pas venus au second tour et nous vous ferons connaître le moment venu sur quelle base ce choix se fera et avec qui le choix va se faire.’’, martèlera Sidya Touré avant d’ajouter que l’alliance que son parti l’UFR passera n’est pas une fusion. ‘’ L’UFR va rester l’UFR. Nous allons nous préparer pour les échéances futures à savoir les élections législatives, communales et communautaires.

Nous devons avoir la possibilité en tant que parti politique national de nous retirer de cette alliance si nous estimons que les objectifs que nous voulons atteindre ne sont pas atteints. Si nous nous rendons compte que le mode de gouvernance que nous voulons mettre en place ne peut être mis en place. Si nous nous rendons compte que les maux contre lesquels nous voulons nous battre, la corruption, la mal gouvernance, le détournement de déniers publics…, l’UFR devrait avoir la possibilité de sortir de l’alliance.’’, préviendra-t-il enfin.

Camara Moro Amara




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