IDRISSA CHERIF : « L’engagement de Konaté en faveur du changement avec l’appui non négligeable de Jean Marie Doré est à saluer »

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M. Chérif Idrissa, ancien ministre de la Communication à la présidence de la République, a tenu à se rappeler au bon souvenir des guinéens, à travers cet entretien qu’il a accordé à notre reporter, à partir de la capitale ivoirienne où il se trouve en ce moment.
Le Démocrate : Vous êtes à l’étranger depuis votre départ des affaires. Dites-nous ce qui explique cette absence prolongée hors du pays ‘
Chérif Idrissa : Je tiens tout d’abord à vous préciser que ma présence à Abidjan s’explique fondamentalement par deux raisons : l’une d’ordre médical et l’autre familial. Je vous avoue que ma mère qui était assez souffrante depuis un certain temps avait nécessairement sollicité ma présence à ses côtés pour faire face à ses soins médicaux. Dieu merci, son état s’est considérablement amélioré, je dirais très largement amélioré. Par la grâce de Dieu, elle va bien au jour où je vous parle. Ensuite, j’avais en vue pour moi-même, une série de rencontres ou visites médicales avec mes médecins traitants. L’autre raison est qu’il fallait, après plusieurs mois passés loin de la famille, de mon épouse et de mes enfants, que je mette à profit ce séjour pour essayer de faire face à mes devoirs de chef de foyer. Comme l’aurait donc fait tout bon père de famille, essayer d’encadrer, de suivre un tout petit peu l’éducation des enfants pour lesquels ma présence parmi eux avait tant fait défaut. Je pense qu’après quelques mois bien mérités, passés auprès d’eux et aussi après avoir passé mes visites médicales et celles de ma vielle mère, je peux à présent prétendre retourner à Conakry pour reprendre mes activités, plus singulièrement celles politiques pour lesquelles je reste engagé pour toujours.
Vous annoncez votre retour imminent au pays. Peut-on savoir à quand ce retour à Conakry ‘
Comme vous le dites, je serais très incessamment de retour parmi vous à Conakry. Pas dans les semaines à venir, mais dans les jours à venir, je précise bien. Et ce, pour prendre part au jeu politique de mon pays qui se trouve à une phase absolument cruciale de son histoire. Il s’agit bien de la tenue très prochaine de l’élection présidentielle, la première réellement démocratique, libre et ouverte à toutes les sensibilités et obédiences politiques du pays. En fait, venir prendre part au combat politique ne veut pas dire venir se porter candidat à cette élection. Mais tout simplement je veux vous signifier mon engament politique en essayant d’exprimer pleinement, comme tout bon guinéen, mon devoir civique à travers ma participation effective à ce vote historique du 27 juin prochain.
Ce retour au bercail, sans doute, coïncide à Conakry au début des campagnes électorales pour la présidentielle du 27 juin prochain. Vu de l’extérieur, quelle lecture personnelle faites-vous de ce virage très important vers cette échéance électorale tant attendue par les guinéens ‘
Je pense tout d’abord qu’il faille tirer chapeau pour l’artisan de tout ce processus qui, jusque là semble être sur le point de réussir son pari. Je m’en vais citer en l’occurrence la personne du général Sékouba Konaté, le président de la République par intérim et président de la Transition. Sans la moindre flagornerie aucune, il faut avouer qu’il est entrain de réaliser une œuvre à la fois gigantesque et historique à laquelle le peuple de Guinée et toute sa classe politique aspiraient et rêvaient depuis de nombreuses années. C’est un sacrifice énorme, un sens poussé du patriotisme, d’honneur, de maturité politique et de responsabilité d’homme d’Etat de la part de ce grand homme qu’est le général de brigade Sékouba Konaté. Son courage est à saluer pour le respect des différents engagements qu’il a libellés dans son discours historique du 6 janvier passé et dans lequel discours, il a promis d’organiser, au terme d’une transition courte, l’élection présidentielle à laquelle ni lui, ni aucun membre du CNDD et du gouvernement ne pourra prendre part. En voici le sens élevé de la responsabilité de l’homme. Par le respect de cet engagement, il est en train de conduire le pays avec l’appui non négligeable de l’actuelle équipe gouvernementale dirigée par le Premier ministre Jean Marie Doré, à la deuxième élection historique du pays après celle du référendum du 28 septembre 1958. Cette mission est en passe d’être réussie grâce aussi à la volonté résolue des différents acteurs politiques de la place à accompagner avec responsabilité le général Konaté dans cette Transition. Aujourd’hui, ces leaders politiques sont tous animés par la volonté et le sentiment d’aller livrer une bataille électorale qui doit faire absolument appel, de la part de chacun d’entre eux, à un sens minimum de civilité et de fair-play. Il faudrait qu’au terminus, de tout ce processus qu’il n’y ait qu’un seul et unique vainqueur : la Guinée et les guinéens. Cette dynamique d’une élection pluraliste, sans exclusion aucune et qui ne souffrira d’aucune contestation et dans laquelle nous nous inscrivons, tout doit être une occasion pour les acteurs de la classe politique de consolider l’unité nationale, la paix et l’amour entre guinéens. Quoiqu’il arrive, les leaders politiques autant qu’ils soient, doivent s’inspirer du général Sékouba Konaté qui est train d’offrir un bel exemple de patriotisme au peuple de Guinée et d’Afrique.
Vous rentrez avec l’espoir de continuer votre combat politique et d’accomplir, le jour de l’élection, votre devoir citoyen qu’est le vote. Parmi tous ces leaders ou candidats présidentiables, dites-nous lequel bénéficierait de votre soutien ‘
Question pertinente! J’avais tout à l’heure annoncé que je retourne à Conakry pour m’engager dans le combat politique. Ce qui doit requérir de ma part un choix pour tel candidat ou tel candidat forcément et préalablement. Mais avant d’arriver à cette étape décisive, je dois d’abord cerner tous les contours possibles, tirer toutes les conséquences possibles liées à ce choix. Lequel doit intervenir après une analyse objective des différents programmes de sociétés que chaque candidat propose aux guinéens. Chose que je ne pourrais, pour le moment, bien mener à cause de mon absence sur le terrain. A part cela, vous devez savoir que j’entretiens avec tous les candidats, en tout cas dans leur grande majorité, des relations personnelles et d’amitié très poussées. Je pense notamment au professeur Alpha Condé du RPG, à monsieur Sidya Touré de l’UFR, jusqu’au ministre Papa Koly du RDR, en passant par mon frère et ami Cellou Dalein Diallo de l’UFDG ou l’ancien ministre d’Etat Bouba Barry. Il y a certains parmi eux que le peuple a déjà vu aux affaires comme messieurs Sidya Touré, Louncény Fall, Cellou Dalein Diallo et Lansana Kouyaté qui ont eu chacun à occuper le poste de Premier ministre, le ministre Papa Koly… Tous ceux-ci ont eu à démontrer suffisamment ce qu’ils sont capables de faire pour le pays. Il y en a parmi eux, en revanche, qui n’ont pas encore pris part à la gestion de la chose publique et qui sollicitent très ardemment auprès du peuple à être mis à l’épreuve à la faveur de cette présidentielle du 27 juin prochain. C’est le cas du professeur Alpha Condé, d’Ibrahima Abe Sylla, de Dr Alpha Ibrahima Sila Bah, de l’ancien expert banquier de la BAD, Almamy Ibrahima Barry… Entre ces deux possibilités de choix qui s’offrent à lui, je pense que le peuple saura, de façon objective, faire un vote utile pour lui-même le 27 juin. Quant à moi, je pense que le moment venu, je ferais savoir mon choix. Pour l’instant, je suis à l’observation et à l’analyse des projets de sociétés de chacun des candidats. Déjà, je tiens à rappeler que je suis naturellement un libéral qui s’inscrit toujours dans le sillage des politiques ayant une tradition positiviste. Pour ce départ, j’estime et c’est ma conviction profonde que tous les candidats vont au même pied d’égalité. J’attends de rentrer à Conakry et le reste on verra. En fonction de la réalité et du bien fondé des programmes, je dirais celui qui mérite mon soutien dans cette course à la présidentielle. De toutes les façons, je suis déjà en contact, je dirais en échange avec certains leaders politiques en lice. Je ne prendrai ma décision qu’arrivé à Conakry. J’apprécie certains candidats comme Dalein, Kouyaté, Fall, Abé Sylla, Papa Koly, Sidya Touré, Alpha Condé qui a la réputation d’un homme intègre, de conviction et de parole etc. Chacun, en ce qui le concerne, est animé de la volonté ferme de sortir ce pays de cette situation de misère, de marasme économique et de réaliser, enfin, le mieux-être auquel aspirent les guinéens depuis plus d’un demi-siècle d’indépendance. Je pense que c’est le plus fondamental.
Vous dites être déjà en contact avec certains candidats. Pouvez-vous nous dire qui sont-ils ‘
Chérif Idrissa : Pour le moment cette réponse reste à ma seule discrétion. C’est-à-dire que je ne fixerais officiellement ma position qu’une fois rentré. Sans doute, je dirais de quel bord je suis dès que je rentrerais à Conakry. Cela dit, vous devez savoir que j’entretien de très bons rapports avec monsieur Sidya Touré, le professeur Alpha Condé qui est un oncle et avec Cellou qui est ami de longue date tout comme Papa Koly et Bouba Barry.




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