PRAIA (CAP-VERT) – La lave du volcan Pico do Fogo au Cap-Vert, en éruption depuis le 23 novembre, a détruit deux villages riverains, dont les quelque 1.500 habitants avaient été évacués, et continuait de progresser lundi, selon les autorités cap-verdiennes et des résidents joints par l’AFP.
L’éruption de Pico do Fogo, haut de près de 2.900 mètres et situé sur l’île de Fogo, dans le sud de l’archipel, a repris dimanche après quatre jours de repos, a indiqué le chef des services de protection civile et des sapeurs-pompiers, le commandant Arlindo Lima, à l’antenne de la radio nationale cap-verdienne (RCV) captée à Bissau.
Selon le commandant Lima, la coulée de lave a beaucoup progressé depuis dimanche, “son front, (qui était) à plus de 500 m au nord des dernières maisons de Bangaeira il y a une semaine, a atteint une bonne partie du village et continue sa progression”.
Près d’un millier de personnes ont été évacuées de la zone de Cha das Caldeiras, au pied du volcan, dès les premières heures de l’éruption. Et ces derniers jours, les habitants de Fonsaco avaient été prévenus de se tenir prêts à être évacués en cas de poursuite de la coulée de lave, qui a détruit les villages de Portela et Bangaeira, d’après le commandant Lima et des médias locaux joints depuis Bissau.
Selon le commandant Lima, la lave a progressé sans rencontrer d’obstacle topographique qui aurait pu dévier sa route.
Elle a “avancé droit sur Bangaeira après avoir fait disparaître ce qu’il restait de Portela. (…) La descente de la lave vers Bangaeira semble s’être faite sur deux fronts qui, une fois arrivés en bas, ont fusionné pour n’en faire qu’un seul, plus large. Le village n’a eu aucune chance de s’en sortir: 70% des habitations ont disparu en l’espace d’à peine 12 heures”, a-t-il expliqué.
“Portela et Bangaeira sont deux villages rayés de la carte”, avant l’éruption ils totalisaient à eux deux plus de 1.700 habitants, “qui ont été déplacés vers San Filipe, la capitale de l’île”, a de son côté déclaré à l’AFP Arlinda Neves, du quotidien A Semana.
“C’est toute une économie locale et toute une vie que le volcan a emportées en l’espace de 22 jours seulement. C’est plus d’un siècle et demi d’histoire qui a littéralement été effacé sur l’île de Fogo. Car certaines constructions” à Cha das Caldeiras “remontent aux années 1860”, a indiqué Mme Neves.
Des résidents ont fait état d’une épaisse couche de cendre recouvrant la zone et de gaz s’échappant du cratère du volcan.
Des autorités ont dit craindre de voir la coulée de lave progresser en direction de la zone de Monte Velha, culminant à près de 1.500 mètres d’altitude et abritant une importante réserve forestière.
La précédente éruption du Pico do Fogo remonte à 1995. Elle n’avait pas causé de pertes en vies humaines, l’île étant peu densément peuplée.
Le Cap-Vert est un archipel volcanique composé de dix îles – dont neuf sont habitées – situé dans l’océan Atlantique, à environ 500 kilomètres à l’ouest du Sénégal.
AFP