La Guinée, le Liberia et la Sierra Leone comptent “60 foyers actifs” de fièvre hémorragique en grande partie due au virus Ebola, aujourd’hui “hors de contrôle” et qui menace de se propager à d’autres zones, a indiqué lundi l’ONG Médecins sans frontières (MSF).
Cette épidémie, qui a fait dans les trois pays plus de 330 morts depuis le début de l’année “est d’une ampleur sans précédent de par sa répartition géographique, de par le nombre de cas et le nombre de victimes”, a affirmé MSF dans un communiqué reçu par l’AFP à Dakar.
“60 foyers actifs ont également été identifiés dans ces trois pays”, a ajouté MSF, qui a déployé dans la région “près de 300 travailleurs expatriés et nationaux” dans le cadre de la lutte contre l’épidémie.
L’ONG n’a pas précisé de répartition géographique pour ces foyers.
“L’épidémie est hors de contrôle. Avec l’apparition de nouveaux foyers en Guinée, en Sierra Léone et au Liberia, le risque d’une propagation à d’autres zones est aujourd’hui réel”, a averti le docteur Bart Janssens, directeur des opérations de MSF.
La flambée s’est déclarée au début de l’année dans le sud de la Guinée, pays qui a alors été le plus affecté durant un premier pic jusqu’à avril, mais quelques cas confirmés de virus Ebola avaient aussi été recensés au Liberia voisin. Des cas suspects avaient aussi été signalés en Sierra Leone, autre pays voisin, mais les analyses ont exclu la présence d’Ebola, et le nombre de nouveaux cas était à la baisse.
Puis entre fin mai et début juin, les cas de fièvre ont enregistré une forte augmentation, et l’épidémie s’est étendue à la Sierra Leone et à de nouveaux foyers en Guinée et au Liberia.
Selon MSF, “la recrudescence de cas d’Ebola en Afrique de l’Ouest est due à la mobilité de la population qui assiste à des funérailles où les mesures de contrôle de l’infection ne sont pas appliquées”.
Le virus Ebola est hautement contagieux et mortel dans 25 à 90% des cas, selon l’organisation mondiale de la Santé (OMS).
Il se transmet à l’homme à partir d’animaux sauvages et se propage ensuite d’homme à homme. Il n’existe pas de vaccin ou de traitement spécifique contre la fièvre Ebola.
Au 18 juin selon l’OMS, la Guinée, la Sierra Leone et le Liberia ont enregistré depuis le début de l’année 528 cas de fièvre hémorragique, dont 364 ont été confirmés par des analyses comme étant dus au virus Ebola. On dénombre 337 morts sur les 528 cas recensés dans les trois pays.
AFP