Signature de l’accord politique: Sila Bah s’en prend à ses pairs de l’opposition

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L’accord politique inter-guinéen signé le 20 août continu d’alimenter la vie politique nationale. Si certains pensent que les conclusions obtenues peuvent sortir le pays de l’impasse politique et permettre de déboucher à l’organisation d’élections libres et crédibles. D’autres estiment que l’opposition s’est fait berner en acceptant de parapher ce document.

Parmi ceux-ci, l’honorable, Sila Bah du PGRP. Dans cet entretien accordé aux sites: Afrinews.org et actuelguinee.com ; l’opposant dit tout!

Lisez:

Vous venez de signer un accord politique avec la mouvance présidentielle. Votre réaction ?

Je n’ai pas signé d‘accord.

Quand je dis vous, je veux parler de l’opposition.

Vous savez que le dialogue a repris, il y a quelques temps. Il a été suspendu à un moment donné parce qu’il nous semblait qu’on s’acheminait dans une impasse totale. Sur ce, il y a eu des initiatives qui ont été prises. De consultations à consultations par des représentants de la mouvance et de l’opposition appuyés par des observateurs internationaux. De ces contacts, nous avons été informés que des avancées significatives avaient été faites sur les questions fondamentales qui nous opposaient. Une des questions fondamentales, c’est celle qui concernait l’inversion du chronogramme des élections. L’autre point il s’agissait de la recomposition de la CENI. Le troisième point était le fichier électoral. Au total, il y avait une dizaine de points mais fondamentales ce sont ces trois points que nous nous sommes surtout focalisés.

Ils ont mené des négociations en coulisses et on nous a informés que des avancées étaient faites. Nos négociateurs étaient initialement partis sur la base des instructions claires et nettes qu’on leur avait données à savoir insister sur la tenue des élections communales avant les présidentielles. C’est le mandat qui leur a été donné.

Vous voulez dire que vous ne reconnaissez pas l’acte posé par vos délégués ?

Oui, effectivement, l’acte posé par nos délégués n’est pas conforme au mandat qu’on leur a donné. C’est tout ce que je veux dire parce que, il me semble que si vous allez à des négociations, vous y allez avec des points de vue. Si vous doutez au cours des négociations, vous revenez vers la plénière, on se ré-consulte et on prend les décisions ensemble. Je crois que ceux qui ont été mandatés ont pris des décisions parce qu’au cours d’un dialogue, ils estiment qu’il faut céder. Initialement, ils ont cédé sur l’inversion du chronogramme, donc les élections présidentielles peuvent avoir lieu avant les communales. C’est un fait majeur, sur lequel à mon avis on ne devait pas céder. Ils ont proposé qu’on recompose les 342 communes du pays. Il y a eu une opposition de la mouvance qui n’a pas accepté cela. Ensuite, ils ont proposé qu’on recompose les communes qui ont 8 milles habitants. Cela n’a pas été accepté par le camp d’en face. Par la suite, ils sont revenus aux communes de 10 mille habitants.

Quand vous prenez le taux de recomposition totale, il atteint à peine les 30%.

Vous savez bien que ce sont les conseils de districts ou de quartiers qui contrôlent l’essentiel du processus électoral à la base. Ils sont plus de 5 milles. Tout cela a été mis en place au service de la mouvance. Donc à mon sens, sur ce point l’opposition n’a rien gagné.

Pourquoi vous avez attendu la signature de l’accord pour dénoncer tout cela ?

Vous dites que j’ai attendu, c’est par la voie des ondes que nous avons appris qu’il y a eu un accord. Je pense qu’on a totalement fait fie de l’opposition républicaine dans son ensemble. C’est pourquoi, j’estime que dans la forme, ce n’est pas comme ça qu’il faut gérer les choses.

Vous voulez dire qu’on vous a piégé ?

Utiliser le mot que vous voulez. Toujours est-il que quand vous êtes mandatés à des négociations, vous revenez à la base pour faire le compte rendu avant de passer sur les ondes pour dire qu’un accord a été conclu.

Maintenant que l’accord a été paraphé, est-ce que l’opposition va prendre part au scrutin?

Je n’en sais rien. Nous sommes à l’écoute. Nous ne voulons pas aller aux élections pour tout simplement aller. Si nous allons sans que les conditions de transparence et de crédibilités ne soient réunies, nous réconfortons le pouvoir et le renforcer dans sa victoire programmée.

Merci

C’est à moi de vous remercier.

Entretien réalisé à Conakry par Abdoulaye Maci Bah

+224 622 44 99 66




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