Sénégal: timide participation au référendum sur la révision constitutionnelle

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Les Sénégalais étaient appelés à se prononcer, ce dimanche, sur le projet de révision de la Constitution proposé par Macky Sall. À la mi-journée, les électeurs ne s’étaient pas précipité dans les bureaux de vote.

Après des semaines d’une intense campagne opposant les partisans du « oui » à ceux du « non », le jour de vérité est arrivé pour Macky Sall. Critiqué pour ne pas avoir tenu sa promesse de réduire son mandat en cours de sept à cinq ans, comme il s’y était engagé lors de son élection, en 2012, le président sénégalais passait un test important ce dimanche 20 mars avec le référendum sur son projet de révision constitutionnelle.

Portant sur quinze mesures (dont la principale reste le passage du septennat au quinquennat, mais à partir de 2019) destinées, selon le gouvernement, à « moderniser » et à « renforcer » la démocratie sénégalaise, ce scrutin s’est rapidement transformé en un vote « pour ou contre Macky » en raison de son wax waxeet (« se dire et se dédire », en wolof) sur sa promesse initiale.

Participation plutôt faible en début de journée

D’après les premières estimations, la participation semblait plutôt faible à la mi-journée. C’était le cas dans plusieurs bureaux de vote de Dakar, ouverts, comme dans le reste du pays, de 8h à 18h. « Nous n’avons pas assisté au rush habituel du début de journée que nous constations lors des précédents scrutins », affirme Aboubakry Diallo, chef d’un bureau dans une école de Ouakam, un quartier résidentiel de la capitale.

En tout, plus de 5 millions de Sénégalais étaient appelés aux urnes ce dimanche. Parmi eux, Oumar Faye, 37 ans, et fervent militant du « non ». « En 2012, j’avais voté pour Macky Sall parce qu’il avait promis de réduire son mandat en cours de sept à cinq ans. Il n’a pas tenu sa promesse, donc j’ai voté ‘non’ pour le sanctionner », affirme-t-il. Comme lui, plusieurs membres de la coalition Gor ca wax ja, un rassemblement de la société civile et de partis d’opposition qui militent pour le « non », étaient présents dans différents bureaux de vote dakarois pour surveiller le bon déroulement du scrutin.

Les premiers résultats provisoires attendus dans la soirée

Dans le camp d’en face, les partisans du « oui » étaient aussi mobilisés pour superviser ce référendum. « Macky Sall a tenu sa promesse en proposant de réduire le mandat présidentiel de sept à cinq ans. Il a simplement respecté la décision du Conseil constitutionnel qui a affirmé que cela ne pouvait être applicable au mandat en cours. Il ne peut quand même pas être critiqué pour ça ! », s’exclame Moussa Thiaw, supporter de la coalition au pouvoir Benno Bokk Yakaar.

Comme beaucoup de militants du camp présidentiel, ce dernier espérait que la participation augmenterait au fil de la journée pour que ce référendum, en cas de victoire du « oui », se transforme en plébiscite populaire en faveur de Macky Sall. À l’inverse, un « non » massif serait un véritable coup dur pour le chef de l’État à l’approche de la prochaine présidentielle, prévue en février 2019. Les premiers résultats provisoires, attendus dans la soirée, devraient rapidement donner la tendance.

Jeuneafrique.com




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